C’est un fait. Les élections des chambres professionnelles de commerce, d’industrie, des services, d’agriculture et des pêches maritimes sont entachées de nombreuses irrégularités. Cela va de l’inscription sur les listes électorales consacrées à cette catégorie professionnelle jusqu’à l’élection des présidents et des membres de la chambre des conseillers, en passant par le renouvellement des instances dirigeantes de ces chambres professionnelles.
C’est le constat qu’ont dressé dernièrement des parlementaires membres de la commission des secteurs productifs à la chambre des représentants. En effet, ce constat dressé par des députés du RNI, de l’UC, du PJD, du MP, du PAM et de l’Istiqlal a révélé la situation déplorable et chaotique dans laquelle pataugent ces chambres professionnelles. Par exemple, un commerçant ayant changé de profession peut demeurer avec le même statut professionnel sur le fichier électoral et participer à l’opération des élections du collège dédié à cette catégorie.
Dans certains cas, des cartes d’électeurs sont utilisées pour voter à la place d’autres personnes. C’est ainsi que des morts votent. C’est-à-dire que leurs cartes d’électeurs demeurent chez des courtiers des élections qui les exploitent. De même, lors de l’opération de mise à jour des listes électorales, certains recourent au parachutage de plusieurs électeurs qu’ils inscrivent à la même adresse pour former un fief électoral leur permettant de bénéficier de leurs voix lors de l’élection de la chambre des conseillers.
Le quotidien Assabah, qui se penche sur ce sujet dans son édition du vendredi 17 juillet, précise que ces lots d’inscrits à la même adresse assurent entre 200 et 300 voix. Autant dire que l’opération de révision des listes électorales de ces chambres professionnelles échappe au contrôle des autorités compétentes.
Lors de la réunion de la commission des secteurs productifs à la chambre des représentants, Mohamed Simou, leader du MP, a déclaré que les chambres professionnelles sont aujourd’hui complètement paralysées. «La chambre de Larache a mis la clé sous la porte, puisqu’elle n’a pu s’acquitter des frais de location de son siège et que des présidents n’arrivent pas à prendre un billet d’avion pour participer à un congrès international et jouer le rôle de la diplomatie parallèle», a-t-il déploré.
Et de souligner que ces chambres demeurent sans prérogatives, appelant le ministère de tutelle à se pencher sur cette problématique. Dans sa réponse, Moulay Hafid El Alamy, ministre de l'Industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique a confirmé l’état des lieux dressé par les députés, imputant cet état de fait à la spéculation politique et à la préoccupation des présidents à rester aux commandes de ces chambres.