Tout le monde a en tête la célèbre chanson “Vesoul“, composée et interprétée en 1968 par le très talentueux Jacques Brel, mais bien peu d’entre nous connaissent le contexte qui lui a inspiré un texte immortel, qui relate l’histoire d’un gars qui souhaite voyager, mais qui n’arrive jamais à destination, parce qu’il se fait mener par le bout du nez, comme en témoigne la sélection des extraits suivants:
T’as voulu voir Vesoul, et on a vu Vesoul
J’ai voulu voir ta sœur, j’ai vu le mont valérien,
Maintenant je confonds ta sœur et le mont valérien,
J’ai voulu voir Anvers, on a revu Hambourg,
T’as voulu voir Anvers, on n’a vu qu’ses faubourgs,
J’ai voulu voir Byzance et on a vu Pigalle…
Cela ressemble de manière frappante à la réaction d’Amnesty International, lorsque le Maroc réclame à cette ONG des droits de l’Homme des preuves techniques et objectives sur l’accusation présumée des autorités marocaines d’avoir espionné le smartphone d’un journaliste. On pourrait tout aussi bien décrire les réactions cocasses d’Amnesty à cette requête, en parodiant la chanson de Brel comme suit:
T’as voulu voir Casa, et on a vu Casa
T’as voulu voir Omar, et on a vu Omar
T’as utilisé Omar, il était déjà prêt
J’ai demandé des preuves, tu t'es dérobée
A ton rapport infondé, tu t'es bien accrochée
J’attends toujours des preuves, tu ne m'en as pas donné
On a saisi Londres, on a reçu Tunis
On a exigé des preuves, on a reçu une prose
Comme toujours
T’as cru voir Barbouze, mais personne n’a vu Barbouze
T’as cru voir Pegasus, mais point de Pegasus
T’as cru voir NSO, mais t’as juste été jalouse
T’as vu le Maroc avancer, t’as eu un infarctus
J’ai voulu voir les preuves, t’en as toujours pas donné
T’arrêtes pas de chouiner, mais c’est que du bazar
Par Hasard
Mais, je le redis,
Je n’irai pas plus loin
Je te préviens, toi et tes mignons
Le Maroc est au-dessus de tous ces flonflons
De toutes vos calomnies, et vos accusations
T’as voulu voir Ramid, on a vu Ramid
T’as voulu voir Bourita, on a vu Bourita
T’as pas aimé Amzazi, on a revu Tribak
T’as plus aimé Tribak, on a revu Ramid
Il t’a cloué le bec, t’as dressé une barricade
Avec ton fameux rapport, t’as senti l'avanie
Tout sauf reconnaître, que l’assaut est gratuit
T’as voulu voir Radi, et on a vu MaatiT’as voulu revoir Maati, et on a vu Aarour San JorgéA cause de toi maintenant, on confond Aarour et Maati
T’as voulu voir Claudio, il t’a sorti Mamfakinch et Khribchi
Chauffe, Hicham, chauffe!
Pour nous donner des preuves, ainsi qu'à ses satrapesMaati t’a convaincu de ressortir WhatsAppMais je te le redis (kaï, kaï, kaï)
Le temps des entourloupes est fini
Tout en oubliant mes preuves, moi qui encore végète
Face à toutes vos feintes, je vais prendre des mesures
Qui te plairont peut-être pas, et de ça je n’en ai cure
Comme toujours