La brigade nationale de la gendarmerie royale a entrepris des investigations dans le dossier à «scandales» du dirigeant istiqlalien et président de la commune de Harhoura, Faouzi Benallal. Ce dernier a été destitué de ses fonctions sur une décision du tribunal administratif, suite à un rapport accablant de l’inspection générale de l’administration territoriale qui a relevé de graves violations des lois d’urbanisme. Les éléments de la gendarmerie ont entendu, ce mercredi, Mohamed El Ghalloussi, le président de l’Association marocaine pour la protection des biens publics (AMPBP). Cette dernière avait déposé, en décembre dernier, une plainte devant le procureur général du roi près de la Cour d’appel de Rabat pour dilapidation de deniers publics. L’AMPBP a, dans sa plainte, demandé l’ouverture d’une enquête sur l’existence de suspicion raisonnable dans la dilapidation de l’argent public, la violation des lois de l’urbanisme, l’abus de pouvoir et les conflits d’intérêts. Des accusations qui vont valoir des poursuites judiciaires à Benallal et tous ceux qui sont impliqués dans ces graves violations relevées par l’inspection générale de l’Intérieur. Le tribunal administratif s’est basé sur ce rapport pour révoquer Benallal, qui a transformé la commune de Harhoura en réserve personnelle en distribuant des cadeaux à des personnalités influentes. Une protection qui lui a permis de résister pendant des années face à de multiples scandales et dossiers douteux.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du jeudi 14 mars, que cette enquête va mettre plusieurs responsables dans l’embarras. Leurs noms ont été, en effet, évoqués dans la liste des bénéficiaires de biens immobiliers et projets acquis illégalement. D’autant que ceux qui ont profité indûment de ces privilèges sont des dirigeants de partis, d’anciens ministres, des parlementaires, des directeurs d’établissements publics, ainsi que des agents d’autorité. Tout ce petit monde a accaparé le domaine public maritime et a partagé, à satiété, les biens immobiliers de Harhoura.
Le rapport de l’inspection générale de l’administration territoriale a relevé le détournement de plusieurs projets, à l’époque où Karim Ghalleb était ministre de l’Equipement et du transport. L’un de ces projets avait reçu l’approbation de principe de la commission de dérogation et était réservé aux fonctionnaires de l’équipement. Mais ce projet a été détourné et remplacé par la construction d’un lotissement composé de villas qui ont été délivrées à des personnalités influentes. Selon des sources autorisées, la poursuite judiciaire de l’ex-président de la commune, Faouzi Benallal, va faire tomber les têtes de ceux qui se sont enrichis illégalement aux dépens des contribuables.