Guergarat: retour à la case «tensions» à cause du Polisario

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Revue de presseKiosque360. Le Polisario a encore poussé ses sbires à bloquer le poste-frontière de Guergarat. Depuis jeudi dernier, des contrebandiers refusant de s’acquitter des droits de douane interdisent le passage aux camions marocains transportant des marchandises vers l’Afrique subsaharienne.

Le 22/10/2019 à 20h02

A l’instigation des éléments du Polisario, un groupe de contrebandiers a complètement immobilisé la circulation sur la route reliant la zone tampon à Guergarat et à la Mauritanie. Les alliés du front séparatiste ont installé des tentes et organisé un sit-in, jeudi dernier, pour bloquer ce passage. Du coup, le trafic commercial entre le Maroc et l’Afrique risque d’être paralysé depuis son point de départ d’Inezgane vers Nouadhibou et, de là, vers les abords du fleuve Niger. Les «grévistes», qui ont installé des barrages filtrants, interdisent le transit des camions et ne laissent passer que les personnes et les voitures. Ces hors-la-loi se sont érigés en douaniers pour réguler la circulation selon leur humeur, désignant ceux qui ont le droit de passer et ceux qui doivent rebrousser chemin. Ce blocage a occasionné des pertes aux commerçants et aux propriétaires de camions, ainsi qu’aux agriculteurs de la région de Souss qui approvisionnent le marché africain en légumes et fruits.

Selon certaines sources, les causes de cette escalade sont d’abord à imputer au Polisario, qui ne rate aucune occasion pour provoquer des tensions et envenimer la situation dans cette zone. Leurs alliés, qui font de la contrebande entre la Mauritanie et Dakhla, ont fermé le passage, jeudi dernier, pour ne pas payer leur dû droits de douane. Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mercredi 23 octobre, que les commerçants ont décidé d’organiser un sit-in dans la zone tampon où sont installées les forces de la Minurso, qui se sont contentées de surveiller la situation sans réagir. Les médias du Polisario ont indiqué que les «Commerçants sahraouis» avaient publié un communiqué dans lequel ils soulignent «avoir fermé le poste-frontière à cause de l’échec de la réunion qui devait avoir lieu avec les services de la douane, à Dakhla». Ils ont recours, ajoutent-ils, à cette forme de protestation car «les responsables de la douane n’ont pas tenu leurs promesses et n’ont pas organisé de réunion pour régler ces problèmes».

Le quotidien Al Massae, qui traite le même sujet dans son édition du mercredi 23 octobre, se concentre sur les pertes que vont subir les exportateurs marocains à cause de ce blocage. L’Association des conditionneurs d'agrumes du Maroc (ASCAM) tire, en effet, la sonnette d’alarme, inquiète des dégâts colossaux que subiront les producteurs d’agrumes et fruits exposés à la détérioration en cas de poursuite de ce blocage. L’Association ajoute, dans un communiqué, que ces perturbations impacteront durement les agriculteurs et les stations de conditionnement, ainsi que les marchés africains du sud du Sahara, qui ne seront plus approvisionnés.

L’ASCAM demande donc aux autorités compétentes d’intervenir pour régler ce conflit et permettre aux camions de transiter par le poste-frontière de Guergarat. Il faut rappeler que le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait souligné dans son rapport au Conseil de sécurité que le passage de Guergarat était devenu une source de tensions. Il a ainsi demandé à la Minurso de surveiller la situation et de permettre aux observateurs militaires onusiens d’effectuer des patrouilles quotidiennes dans cette zone.

Par Hassan Benadad
Le 22/10/2019 à 20h02