L’étape du bilan de mi-mandat ne sera pas du tout aisée pour le gouvernement de Saâd-Eddine El Othmani. En effet, la majorité gouvernementale, déjà fragilisée par des tiraillements entre ses composantes, se retrouvera prise en otage par le renouvellement du bureau de la Chambre des représentants, fait remarquer le quotidien Assabah dans son édition de ce mardi 8 janvier. Et d’affirmer que ce rendez-vous d’élection du président de la Chambre des représentants provoquera d’autres batailles sur plusieurs fronts au sein de la majorité. Ce qui conduira à un large remaniement gouvernemental en vue, estiment les sources du quotidien, de relever les défis qui se profilent à l’horizon, mettre en œuvre les orientations des discours du roi, s’atteler au chantier social avec efficience et efficacité.
A ce propos, les sources du quotidien optent pour l’hypothèse d’un gouvernement d’union nationale fort, composé de leaders des partis politiques les plus représentés au Parlement, mais aussi de compétences technocratiques capables de surmonter les dysfonctionnements d’un Exécutif chargé des affaires courantes. Les partisans de cette hypothèse, poursuit le quotidien, défendent leur option par le fait qu’un gouvernement d’union nationale serait la seule formule pour affronter les défis sociaux et les crises qui secouent le pays.
Dans une déclaration au quotidien, le constitutionaliste Rachid Lazraq déclare que «le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani est appelé à trouver une équipe gouvernementale homogène, solidaire et unie dans son discours politique, capable de surmonter les crises et d’apporter les solutions selon une vision basée sur des priorités prenant en compte les défis sociaux et politiques». La nouvelle équipe gouvernementale, poursuit Rachid Lazraq, établira des bases communes à son action, en redéfinissant ses priorités et son approche. De même, souligne l’expert constitutionnaliste, le chef du gouvernement aura besoin de partis politiques expérimentés dans l’action gouvernementale pour dépasser les tiraillements actuels au sein de la majorité, ainsi qu'une rigueur dans la position de son parti qui, marqué par une guerre des clans, ne soutient pas convenablement le gouvernement pour gérer les grands dossiers , notamment la réforme économique. Et le quotidien d’ajouter que des voix s’élèvent au sein de la majorité gouvernementale, appelant à une réunion de ses leaders en vue de faire une évaluation globale de l’action gouvernementale et d’aborder la question d’un large remaniement.
