La décision du retrait du PPS du gouvernement semble avoir fait des heureux. Le chef du gouvernement s’est, en effet, dit satisfait de ce départ. Il aurait même affirmé aux autres membres de la majorité que cette nouvelle donne allait faciliter la réduction du nombre des ministres de 40 actuellement à 25 dans le prochain remaniement, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 3 octobre.
Le nouveau gouvernement, souligne le quotidien, sera formé de cinq grands pôles. Chaque pôle comptera cinq ministères, en regroupant plusieurs départements en un seul. C’est ainsi, par exemple, que les départements de la Culture, de la Communication et de la Jeunesse seront fusionnés en un seul ministère. La gestion des Sports sera confiée aux fédérations nationales de manière autonome. D’après Assabah, ce ministère devrait revenir au RNI et devrait être dirigé par Mustapha Baitas. Le parti devrait également se charger du ministère de la Santé et ce sera Nabila Rmili, qui chapeaute l’organisation des professionnels de la Santé au sein du parti, qui devrait en prendre la tête.
Dans cette même logique, les ministères de la Fonction publique, des Affaires générales du gouvernement et des Relations avec le Parlement seront regroupés dans un ministère délégué pour lequel trois partis, le PJD, le MP et l’USFP sont en compétition. Quant aux départements de l’Emploi, de la Famille, de la solidarité et du développement sociale, ainsi que celui de l’Artisanat, ils seront regroupés dans un seul ministère qui devrait revenir à une femme du PJD, autre que Bassima Hakkaoui. Le ministère chargé des MRE et de la migration sera, lui, intégré dans celui des Affaires étrangères et son titulaire, Abdelkarim Benatiq, aura la charge d’un autre ministère. De toutes les manières, affirme le journal dans un article à part, le grand gagnant de ce remaniement sera le chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani.
Revenant sur le départ du PPS, le quotidien Assabah affirme que ce dernier s’est révolté au moment où le chef du gouvernement lui apprenait qu’il allait hériter, dans le nouveau gouvernement, d’un seul portefeuille rattaché, qui plus est, à la Primature. Une réunion et plus de quatre heures de débat plus tard, le bureau politique a décidé de quitter le navire. Décision qui devrait toutefois être validée par le comité central dont une réunion extraordinaire est programmée pour ce vendredi 4 octobre.
C’est la fin d’une «alliance hybride», commente quotidien Al Massae dans son édition du même jour. Cependant, d’après ce quotidien, le secrétaire général du parti, Nabil Benabdellah, refuse de lier ce départ « définitif et irrévocable » à l’opération de répartition des sièges dans le cadre du futur remaniement. Citant toujours son secrétaire général, Al Massae affirme que le PPS quitte le gouvernement parce qu’il ne veut plus faire partie d’une «majorité très faible et hétérogène». En réalité, affirme le quotidien, c’est l’architecture du gouvernement telle qu’elle lui a été présentée par le chef du gouvernement qui a mis le parti en rogne et l’a poussé à prendre cette décision.
De toutes les manières, écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du même jour, «le gouvernement a tourné la page du Livre». Le PPS se retire après 22 ans dans l’Exécutif. Il ne sera certainement pas le seul puisque l’UC est appelé, de son côté, à quitter le gouvernement dans un futur proche. Citant des sources bien informées, le quotidien affirme que, en effet, le gouvernement fonctionnera avec seulement quatre partis. Cela dit, le quotidien trouve anormal que le retrait du PPS n’ait pas été commenté par le chef du gouvernement qui perd ainsi un allié et un membre de sa majorité.
Evoquant le départ du PPS du gouvernement, le quotidien Al Akhbar annonce la fin d’un «mariage de jouissance» par le divorce entre les «frères» et les «camarades». Le journal affirme que la raison de ce départ vient de la nature de l’offre qui lui a été faite par le chef du gouvernement. Dans la nouvelle configurant de l’Exécutif, le PPS devait, en effet, prendre en charge le portefeuille de l’Emploi qui devrait être dirigé par le ministre sortant de la Santé, Anass Doukkali. Le parti a rejeté l’offre bien que, lors de la réunion de son bureau politique, plusieurs membres se soient opposés de toutes leurs forces à cette décision.