Gouvernement : Encore une crise au sein de la majorité !

Abdelilah Benkirane, SG du PJD, et Nabil Benabdellah, SG du PPS.

Abdelilah Benkirane, SG du PJD, et Nabil Benabdellah, SG du PPS. . DR

Revue de presseLes groupes parlementaires n'ont pas pu s'entendre sur le seuil minimum pour former un groupe à la Chambre des représentants. Le projet proposé par le PPS a été rejeté par le Mouvement populaire qui siège au sein de l'Exécutif. Nabil Benabdellah crie à la trahison.

Le 24/07/2013 à 20h40, mis à jour le 25/07/2013 à 01h16

La Chambre des représentants a été le théâtre d'une vive tension dans la nuit du mardi 23 juillet jusqu'au petit matin du mercredi 24 juillet. Les faits? Le groupe du PPS, soutenu par celui du PJD, a présenté un projet qui consiste à réduire le seuil de constitution d'un groupe parlementaire à 18 membres. Une proposition rejettée par l'opposition à commencer par l'Istiqlal qui tient au seuil de 20 membres. Le Mouvement populaire, allié du PPS au gouvernement, a créé l'événement en s'opposant à ce projet.

Les quotidiens de ce jeudi 25 juillet n'ont pas lésiné sur les images d'un Nabil Benabdellah déçu aux côtés d'un Abdelilah Benkirane confus, et les titres sont encore plus éloquents. "L'opposition rejette une loi de la majorité à la Chambre des représentants", constate Assabah. Le quotidien pointe du doigt "les parlementaires PJDistes qui ont échoué" à faire passer la loi qui permettrait à "leur allié" de former un groupe parlementaire. "Qui veut la tête de Nabil Benabdellah ?", s'interroge le quotidien Akhbar El Yaoum. "Le groupe du PPS comptait sur l'appui solidaire des groupes de l'Istiqlal et du Mouvement populaire qui avaient eux-mêmes soumis la proposition de réduire ce seuil, avant qu'ils ne se rétractent", écrit le quotidien. Benabdellah, "trahi", a déclaré à Akhbar El Yaoum que "des accords écrits étaient passés avec le groupe du Mouvement populaire". Pour lui, ce "genre de comportement est inapproprié".

Encore une épine pour Benkirane

Sur la Une du quotidien francophone Al Bayane, porte-parole du PPS, l'annonce du retrait du groupe du parti de la commission chargée de la révision du règlement intérieur de la Chambre des représentants est mise en évidence. Le groupe du PPS se retire "pour protester contre le manquement de certains membres de la majorité à leurs engagements et la violation des règles de travail convenues", avance le quotidien. Des propos confirmés par le président du groupe, Rachid Roukbane. Selon lui, il s'agit d'un retrait momentané, en attendant de "se prononcer sur sa participation à la séance plénière de la Chambre des représentants, consacrée à l'examen et à l'adoption du règlement intérieur amendé". Rachid Roukbane attaque, sans le nommer, le groupe du Mouvement populaire qui fait partie de la coalition gouvernementale. Il s'est dit surpris du revirement dudit groupe et surtout des amendements présentés. "Il était convenu, selon lui, de ne réclamer que l'amendement des sujets contestés et non pas de ceux présentés par les membres de la majorité".

En clair, "le règlement intérieur de la Chambre des représentants ne permet plus à un groupe d'être formé sur la base de la coalition gouvernementale", explique le quotidien Assabah. Du coup, le PPS peut perdre son groupe parlementaire. Inattendue, la prise de position du Mouvement populaire provoque une nouvelle tension au sein de la majorité. Cette situation complique encore plus la mission au chef du gouvernement acculé à former très rapidement une nouvelle coalition.

Par Ikram El Ghinaoui
Le 24/07/2013 à 20h40, mis à jour le 25/07/2013 à 01h16