Le directeur de l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec), Abdelmounaim Madani, a été limogé, lundi dernier, après avoir dirigé cet établissement pendant 30 mois. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 22 avril, que Madani avait été nommé à ce poste en septembre 2018 par l’ancien ministre de l’Emploi, Mohamed Yatim, en remplacement d’Anas Doukkali qui avait alors été désigné ministre de la Santé. Auparavant, le dirigeant du PJD avait exercé pendant cinq ans à la tête de l’Entraide nationale pendant le mandat du gouvernement Benkirane.
Sauf que sa collègue au parti islamiste, l’ancienne ministre de la solidarité Bassima Hakkaoui, avait refusé de le reconduire à son poste pour un mandat supplémentaire. Une décision qui avait provoqué, en son temps, un tollé au sein du PJD, avant que Madani ne soit proposé à la tête de l’Anapec. C’est lundi soir que les ministres de l’Emploi Mohamed Amekraz et de l’Economie Mohamed Benchaâboun ont signé le décret de révocation, avec l’approbation du chef du gouvernement Saâd Eddine El Othmani.
Des sources indiquent que ce limogeage fait suite à un rapport établi par l’inspection générale du ministère de l’Emploi et à un autre rapport «accablant» élaboré par la Cour des comptes en 2020. Le quotidien Assabah avait publié en exclusivité le contenu de ce rapport, suscitant ainsi l’ire de Madani qui avait nié l’existence de tout dysfonctionnement dans son établissement. Le dirigeant islamiste avait, toutefois, confirmé que les magistrats de la Cour des comptes avaient audité son établissement, tout en soulignant qu’il était prématuré de parler d’un rapport «noir ou blanc».
Le désormais ancien directeur de l’Anapec a refusé de parler à la presse pour donner son avis sur les raisons de sa révocation, se contentant de dire que «cette décision constitue la fin de la mission d’un fonctionnaire». C’est Yahya Oukacha qui a été désigné directeur par intérim, en attendant qu’un appel à candidature soit lancé pour ce poste. Il faut rappeler que certains parlementaires avaient accusé la direction de l’Anapec d’avoir transformé cet établissement en intermédiaire officiel à l’exode des cerveaux marocains. Durant la seule année 2019, ce sont 22.735 ingénieurs, médecins, haut cadres de tourisme, d’agriculture, d’industrie et autres qui ont quitté le Maroc.