«Votre réaction est enfin la preuve, malgré les dénégations des autorités algériennes ces dernières années, que ce conflit est bien une préoccupation majeure de l’Etat algérien et qu’il est devenu une question de politique intérieure», a affirmé l’eurodéputé dans une lettre adressée à l’ambassadeur d’Algérie à Bruxelles, dont la MAP a obtenu une copie.
M. Pargneaux, qui répondait aux critiques du diplomate algérien sur sa position en faveur de l'autonomie au Sahara, a rappelé, que ''le parlement européen a toujours été en faveur d’une solution juste, durable et mutuellement acceptable'' du conflit autour du Sahara et que le Maroc a proposé en 2007 de conférer à la région une large autonomie politique, économique et sociale pour sortir de l’impasse dans laquelle ce conflit se trouve depuis trop longtemps.
Depuis lors, explique l’eurodéputé, le Conseil de sécurité des Nations Unies souligne chaque année dans ses résolutions «la pertinence» et «la crédibilité» de cette proposition, précisant que la dernière résolution, votée à l’unanimité date du 29 avril dernier. Cette solution, a-t-il ajouté, «est simplement celle envisagée dans le cadre des Nations Unies».
M. Pargneaux a affirmé que «le meilleur moyen de respecter le droit international et d’assurer la stabilité régionale, et donc de permettre à chacune des parties la mise en œuvre d’un dialogue, puis d’un accord, sur la base de cette proposition».
Dans ce contexte, ajoute M. Pargneaux, «toutes allégations jetant le doute sur des prises de position, dont les miennes, ne participent pas d’une volonté nécessaire de trouver une solution à ce conflit qui n’a que trop duré», précisant que son soutien à la proposition d’autonomie n’a qu’une seule ambition politique celle de «réconcilier les deux peuples frères algérien et marocain», rassembler les populations sahraouies et assurer la sécurité dans la zone sahélo-saharienne.
Le député européen a réitéré l’urgence de trouver une solution durable à ce conflit car le risque terroriste dans la région est bien réel, mettant en garde contre l’activisme des groupes terroristes «qui officient dans l’aire sahélienne et qui, grâce à la porosité des frontières, circulent librement et prolifèrent sur la base de trafics en tout genre». Et de conclure que «personne n’a intérêt à ce que se perpétue un statu quo alimentant le désespoir ou la colère».
Le conflit du Sahara dit «occidental» est un conflit imposé au Maroc par l’Algérie qui finance et qui héberge sur son territoire à Tindouf le mouvement séparatiste du polisario.
Le polisario, soutenu par le pouvoir algérien, revendique la création d’un État factice au Maghreb. Cette situation bloque tous les efforts de la communauté internationale pour une intégration économique et sécuritaire régionale.