C’est à partir des travées du parlement que la balle est partie. Plus précisément, c’est lors de la discussion en commission parlementaire ad hoc du budget du ministère de l’Intérieur que le problème des présidents de communes «prédateurs» a été soulevé.
En effet, le quotidien Assabah de ce lundi 13 novembre rapporte qu’une source proche du ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, a confié au quotidien que, bientôt, des «têtes devraient tomber» de leur piédestal communal. Mais, du moment que le renvoi des élus locaux fautifs n’est plus de la compétence du ministère de l’intérieur, ce dernier, de par son pouvoir de tutelle, est en train de saisir la justice à cet effet.
La source d’Assabah a ainsi divulgué que plus de 20 présidents de commune, issus aussi bien de partis de la majorité que de l’opposition, seront suspendus de leurs fonctions en attendant que la justice dise son mot. Mieux, le département de Laftit a déjà donné son feu vert à plusieurs Walis et gouverneurs en vue de remettre les dossiers de tous les présidents accusés de graves dépassements aux tribunaux administratifs pour suspendre ces édiles, en attendant de «répondre de leurs crimes financiers et autres malversations».
Une mise à l’écart a déjà été effectivement prononcée en ce sens. Elle concerne Mohamed Adal, président du Conseil communal de Mrirt et membre de la Fédération royale marocaine de football. C’est d’Abidjan, où il suivait la «finale» Côte d’Ivoire-Maroc, que ce membre de l’Union constitutionnelle a appris sa destitution. Mais le journal rappelle que cette affaire aurait des relents «politiques», car Adal vient de se signaler en «descendant en flammes» le gouverneur de Khenifra devant le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani.
Il n’empêche que d’autres présidents de communes sont actuellement dans le viseur de l’Intérieur, comme le président du Conseil communal de Sidi Yahya El Gharb, un PJDiste celui-là, dont le dossier a été remis par le gouverneur de Sidi Slimane à l’avocat du ministère de l’intérieur. Ce dernier plaidera la mise à l’écart de cet élu dont la gestion vient d’être auscultée par les limiers du ministère de tutelle, et qui y auraient découvert des mûres et des pas vertes.
Un autre PJDiste, Mohamed Idaâmar, le maire de Tétouan, est en bonne voie d’être écarté et risque même d’être poursuivi pour des crimes financiers, en attendant que certains de ses homologues dans la région de Tanger, Khemisset… subissent le même sort.
Le quotidien conclut que ce n’est là qu’un début, puisque le ministère de l’intérieur va démultiplier ses missions de contrôle durant l’année 2018, ce qui laisse présager que cette opération mains propres fera tomber d’autres têtes.