Dans l’une des vidéos des tragiques événements de Gdeim Izik, Mohamed Bachir apparaît s'adonnant à une abjecte profanation du corps d'une victime. Et pourtant, lors du procès des 23 accusés qui s’est ouvert cette semaine à Salé, il a essayé de convaincre les juges de son innocence.
Dans son numéro du vendredi 17 mars, Assabah rapporte que Mohamed Bachir, que l’on considérait comme un «préfet» dans les camps de Gdeim Izik, a tenté d’esquiver les questions qui lui étaient posées lors de l’une des séances de cette semaine, allant jusqu'à se poser comme juge.La scène, assez incroyable, en a surpris plus d’un. Alors que le président de la Cour lui posait ses questions sur les faits dont il est accusé et qui lui avaient valu une peine à perpétuité lors du premier procès, il a répondu par d'autres questions adressées au juge, comme s’il présidait lui-même cette séance.
D’ailleurs, relève Assabah, le prévenu, qui était la tête pensante du dispositif «sécuritaire» du camp de Gdeim Izik et donnait ses consignes aux mercenaires impliqués dans l’affaire via un talkie walkie, nie avoir reconnu devant le président du Tribunal militaire les crimes dont il était accusé.Les observateurs internationaux présents à ce procès n’ont cependant pas été dupés par ces mensonges, souligne le quotidien.
Assabah précise que le «préfet» a refusé à plusieurs reprises de répondre aux questions gênantes, arguant qu’il s’agissait de questions auxquelles il avait déjà répondu. La même source ajoute qu’il n’est pas le seul à nier les faits qui lui sont reprochés, malgré les évidentes preuves à charge, puisqu’un autre prévenu, lors de la même séance, a de même rejeté des faits qu’il avait pourtant déjà avoués.