Le chef de gouvernement désigné va bientôt boucler deux mois de négociations sans que soit noté le moindre avancement dans la formation de sa coalition. Alors que tout portait à croire que Benkirane tenait finalement sa majorité après sa rencontre, vendredi dernier, avec le chef de file de l’USFP, c’est un nouveau scénario qui se profile à l’horizon, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 28 novembre.
Selon le quotidien, qui cite des sources dignes de foi, la future majorité gouvernementale ne comptera finalement ni l’Istiqlal ni l’UC. C’est donc la majorité sortante qui devrait être reconduite avec une légère modification, à savoir le remplacement du MP par l’USFP.
Par ailleurs, selon les sources citées par le journal, si le chef de gouvernement désigné tient tant aujourd’hui à l’Istiqlal, c’est en tant que carte à jouer contre Akhannouch, le nouveau patron du RNI, et moyen de pression pour le forcer à revoir ses exigences à la baisse. Il est clair que ni l’Istiqlal ni l’UC ne feront partie du gouvernement. Et si Benkirane n’insiste plus pour que le RNI renonce à son alliance stratégique avec l’UC, comme condition préalable à la reprise des négociations, c’est bien parce qu'il est clair, soutient le journal, que l’UC finira par être absorbé, tôt ou tard, par le RNI. En attendant, l’UC intégrera le gouvernement au prochain remaniement ministériel.
Les prémices de ce scénario ont déjà commencé à pointer à l’issue de la rencontre de vendredi dernier entre le chef de gouvernement désigné et Driss Lachgar, premier secrétaire de l’USFP. Réunion à l’issue de laquelle l’USFP a annoncé, finalement, sa décision ferme de participer au gouvernement.Bien sûr, rien n’est encore décidé puisqu’il faut toujours attendre la prochaine rencontre entre Benkirane et Akhannouch. Naturellement, ce dernier maintiendra sa condition préalable d’un gouvernement sans l’Istiqlal. Lequel devrait retrouver le PAM et le MP dans l’opposition, puisque le même Akhannouch n’est pas près de renoncer à son alliance avec l’UC. Parti qui, de toutes les manières, finira par disparaître complètement de la carte politique.
Selon ce scénario, seule la question de la présidence de la première Chambre continuera de poser problème. Ce serait d’ailleurs le seul point d’achoppement des négociations pour la formation du gouvernement. Cependant, estime le journal, le RNI pourrait demander à gérer un nombre moins important de départements ministériels à condition de maintenir Rachid Talib Alami, président sortant, au poste. Une solution qui ne risque pas de plaire à l’USFP qui fait déjà campagne pour installer Habib El Malki.