A l’occasion de la fête du trône, le roi avait prononcé un discours mettant en exergue le bilan négatif de l’administration publique, notamment en ce qui concerne l’efficacité de ses ressources humaines, en comparaison avec le secteur privé. Suite à ce discours, la Cour des comptes a publié un rapport qui vient confirmer le constat fait par le souverain.
Akhbar Al Yaoum indique ainsi, dans sa livraison du mercredi 22 novembre, que Driss Jettou, le président de la Cour des comptes, appelle à des réformes globales et rapides aptes à faire d’un million de fonctionnaires, qui représentent aujourd'hui un fardeau économique, de véritables acteurs du développement. Jettou dénonce, dans son rapport, le coût financier de ces fonctionnaires, un coût qui dépasse les capacités économiques du pays. Il pointe plusieurs dysfonctionnements, dont la hausse conséquente des salaires, au vu du niveau du PIB du pays et du pauvre rendement des fonctionnaires. Le journal ajoute que Jettou pointe particulièrement la responsabilité du ministère de l’Économie et des Finances dans cette situation.
En effet, affirme le journal, la responsabilité de Mohammed Boussaid est entièrement engagée dans ce dossier, son ministère faisant obstruction à la réforme de la Fonction publique. Akhbar Al Yaoum fait référence à un passage du rapport de la Cour des comptes consacré au ministère de l’Économie et des Finances et à son «Rôle prépondérant». Ce passage explique que «le ministère de l’Économie et des Finances est l’un des principaux acteurs en matière de gouvernance de la Fonction publique. La direction du budget, qui relève de ce ministère, participe à l’élaboration et à la mise en œuvre de la réglementation en matière de statuts et de rémunération des personnels de l’État, des collectivités territoriales et de certains établissements publics».
Le rapport avance donc que cette direction joue un rôle majeur, car «toutes les propositions de textes ayant des incidences financières lui sont soumises pour examen. Elle constitue, ainsi, le centre des décisions relatives à la Fonction publique». Les magistrats de la Cour des compte ajoutent «qu’en l’absence d’espace d’échange et de concertations formalisées entre la Direction du Budget et le ministère en charge de la Fonction publique, le traitement des aspects juridiques, financiers et organisationnels de la Fonction publique reste fragmentée. Cette fragmentation entrave la mise en place d’une politique globale en la matière».