«Les livraisons d'armes effectuées par le Hezbollah au Polisario comprenaient des missiles surface-to-air SAM-9 et SAM-11, et pas seulement des missiles SAM-7 (Strela) d'ancienne génération qui ont proliféré dans tout le Moyen-Orient», avertit le président du Centre Jérusalem des Affaires publiques, Dore Gold, dans un article consulté par le360.
«Ces missiles pourraient abattre des avions commerciaux», avertit l’ancien Directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères.
L’avertissement est à prendre très au sérieux. D’autant plus qu’il y a déjà eu un précédent tragique que la communauté internationale n’est pas près d’oublier. Le 17 juillet 2014, à l'est de l'Ukraine, ce même missile de type SAM Buk (de fabrication russe) a été utilisé par les séparatistes pro-russes pour abattre le vol MH17 de la Malaysia Airlines. Les 298 personnes présentes à bord du Boeing reliant Amsterdam à Kuala Lumpur, avaient été tuées.
Ce missile a d’ailleurs été crânement exhibé dernièrement par le Polisario, sur fond d’escalade autour de la région tampon de Guerguerat.
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L’avertissement lancé par l’expert israélien ne devrait pas tomber dans l’oreille d’un sourd, notamment en Europe, appelée par le diplomate israélien à agir contre «l’intervention de l’Iran dans le conflit autour du Sahara occidental» et le soutien multiforme (y compris et surtout militaire) qu’elle apporte depuis deux ans aux «forces du Polisario combattant l’armée du Maroc, un allié occidental de longue date».
«Ce n’est pas juste un autre conflit obscur à des milliers de kilomètres de l’Iran. L’objectif de Téhéran est de déstabiliser cette zone d’Afrique du Nord», prévient-il.
Et à cette fin de déstabilisation, l’Iran met à profit la complicité des autorités d’Alger. «L’Iran travaille avec l’Algérie, voisin oriental du Maroc, dont le leadership a été à la pointe de la politique arabe radicale pendant des décennies», pointe l’expert israélien.
«L'Iran a utilisé son ambassade en Algérie pour faire avancer ses objectifs, elle en a fait un canal pour la fourniture d'armes et d'aide financière. Les Iraniens ont utilisé leur mandataire traditionnel, le Hezbollah, pour cette opération», explique-t-il.
L'un des personnages clés du "deal" entre l'Iran et le Polisario est «l'attaché culturel de l'Iran à son ambassade à Alger, Amir Moussaoui», nomme l’expert israélien, à juste titre d’ailleurs.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Amir Moussaoui est un officier de la Garde révolutionnaire iranienne. Accrédité en tant qu’«attaché culturel à l’ambassade d’Iran en Algérie», il officie plutôt en tant qu'"agent exécutant" au profit du renseignement de son pays. Une réalité dont de plus en plus d’Algériens prennent conscience et appellent désormais à l’expulsion définitive de cet élément extrêmement dangereux.
L’Europe mise face à ses responsabilitésL’implication iranienne dans le conflit saharien étant établie, l’expert israélien met en garde contre ses conséquences. «Un nouveau conflit sur le Sahara occidental pourrait potentiellement créer un nouveau centre d'instabilité menant à une nouvelle vague de réfugiés en Europe. Le Maroc se trouve à l'autre bout du détroit de Gibraltar, à environ 15 kilomètres de l'Espagne, et pourrait présenter un nouveau point de convergence pour les réfugiés à la suite de toute déstabilisation», alerte-t-il.
«Les conséquences de cette escalade au Sahara sont bien connues des décideurs. L'implication de l'Iran en Irak et en Syrie a conduit à une vague de réfugiés arabes pour la plupart sunnites en Méditerranée orientale qui ont envahi l'Europe. Au cours des dernières années, une vague croissante de migrants africains a voyagé via la Libye vers l’Italie», rappelle-t-il.
Face à l’interférence iranienne dans le conflit saharien, facilitée par Alger, l’Europe et à travers elle l’Occident tout entier ne doit pas rester les bras croisés. Il y va de la sécurité et de la stabilité de tout le pourtour méditerranéen.