Que la constitution de 2011 ait reconnu l’amazigh comme langue nationale n’a pas empêché les autorités de refuser l’inscription de plusieurs prénoms amazighs sur les registres de l’état civil. Entre l’année de l'adoption de la nouvelle constitution, soit le 1er juillet 2011, et fin juin 2016, pas moins de 43 cas de refus d’inscription de prénoms amazighs ont été enregistrés, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce lundi 4 juillet.
D’après le journal, le dernier cas de refus d'un prénom amazigh par le service d’état civil a été enregistré au 8e arrondissement de la ville de Meknès, quand des parents ont voulu donner le prénom d’«Ily» à leur fille.Selon les deux époux, Idriss Jaddou et Ghanima Lakbir, les services de l’état civil n’ont pas hésité à sortir une note du ministère de l’Intérieur datant de l’époque de Driss Basri et interdisant catégoriquement les prénoms amazighs, sachant qu’en 2013, ce même département avait annoncé l’annulation de cette note.
Et Assabah d'ajouter que les parents affirment que le président des services de l’état civil, à Meknès, leur avait assuré que, pour donner à leur bébé, né le 15 juin dernier, le nom d’Ily, il leur faudrait recourir au Conseil supérieur de l’état civil pour obtenir son accord.
Or, à l'heure actuelle, aucune disposition n'interdit de donner à son enfant un prénom amazigh. De quoi susciter un nouveau tollé auprès des associations amazighes. La Fédération nationale des associations amazighes (FNAA) n’a d'ailleurs pas hésité à qualifier l’interdiction du prénom d'Ily d’acte raciste.