Décidément, Abascal n’en rate pas une pour s’attaquer aux Marocains. Après son étrange appel pour la construction d’un «mur en béton» entre le Maroc et ses villes occupées de Sebta et Mellila, le voilà refaire des siennes en s’attaquant aux imams et aux mosquées accusées, sans autre forme de procès, de fabriquer des «terroristes»!
Le chef du parti «Vox», qui doit son entrée fracassante au parlement régional d’Andalousie (décembre 2018), à ses flamboyants anathèmes anti-marocains, particulièrement les Marocains d’Espagne, explique cette dernière sortie ostraciste à l’arrestation, dernièrement au Maroc, du fils de l’imam d’une mosquée de Séville, où il aurait projeté de commettre un «attentat».
Pas un mot toutefois sur le travail remarquable effectué par le Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ), à l'origine de ce coup de maître, comme tant d'autres, ayant évité à l'Espagne des "bains de sang" certains!
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"Qu'enseignent les mosquées à Séville pour que le fils de l'imam projette de commettre un massacre pendant la Semaine sainte?", s’est interrogé ce nostalgique de la tristement célèbre époque franquiste. Une interrogation qui en appelle celle-ci: Abascal a-t-il fait pousser sa barbe pour s'immiscer parmi les habitués des mosquées et s'enquérir de la teneur des prêches qui y sont prononcés? Comment peut-il alors prouver que ces lieux de culte n'inculquent que de "l'extrémisme" aux fidèles musulmans?
L’Espagne, qui a connu une dictature national-catholique pendant des décennies (jusqu’en 1975), a tort de croire en avoir fini avec la peste vert-kaki, dont «Vox» est l’excroissance.
Mais passons, car l’enjeu est ailleurs. Les dirigeants et les appareils de partis espagnols se préparent à un triple rendez-vous le 26 mai (européennes, mais aussi municipales et régionales), sans compter les législatives générales de ce 28 avril.
En perspective de ces échéances, «Vox», à défaut de vision et de projets pour l’Espagne, préfère flatter la bête (immonde) dans le sens du poil, en surfant sur la peur de l’immigration et le passé andalou du monde musulman, pour tenter misérablement de trouver grâce aux yeux d’un électorat espagnol qui a des préoccupations autrement plus importantes comme l’emploi, la santé et l’éducation.