Dans leur bras de fer avec le ministère, les enseignants ont fini par comprendre qu’on peut obtenir beaucoup par le dialogue via les canaux organisés. Tout ce qu’ils ont pu obtenir, c’est grâce à la négociation à travers leurs représentants syndicaux.
C’est un fait. Sauf que certains, et c’est leur droit, ne se retrouvent pas forcément dans l’offre syndicale actuelle sur le marché. C’est justement pour cela qu’ils ont décidé de créer leur propre syndicat, comme le rapporte le quotidien Assabah dans son édition du week-end des 16 et 17 mars.
C’est ainsi, explique le quotidien, qu’un groupe d’enseignants et de cadres du ministère de l’Éducation nationale qui ont expérimenté le militantisme sur le terrain et participé au mouvement de protestation ont décidé de tenter cette expérience syndicale.
Les initiateurs de ce projet veulent créer un cadre syndical qui transcende les calculs étriqués des uns et des autres et offrir un espace syndical différent de ce qui existe sur le terrain. Le Syndicat indépendant des cadres de l’enseignement, c’est ainsi qu’ils ont décidé de l’appeler.
Le nouveau syndicat devrait bientôt voir le jour. Et ce, évidemment, après avoir accompli toutes les démarches nécessaires et les formalités légales de constitution auprès des autorités compétentes. Ses initiateurs espèrent que le nouveau-né ne fera pas d’emblée les frais des calculs de «ceux qui sont contre l’action syndicale ou de ceux qui font de cette activité leur fonds de commerce», souligne Assabah.
De toutes les manières, d’après les fondateurs, «il s’agit d’un cadre indépendant et démocratique, dont la mission est d’orienter l’action syndicale dans la bonne direction qui est celle de défendre les intérêts sociaux, économiques et professionnels de ses membres». Lesquels membres sont d’ailleurs, surtout les dirigeants, des enseignants et des fonctionnaires du ministère de l’éducation nationale en activité et non des retraités, est-il précisé.
D’après un communiqué diffusé par les fondateurs, dont le quotidien a publié des extraits, «ce nouveau projet a pour objectif de réaliser une réelle représentation des cadres de l’enseignement et faire porter leur voix à un niveau digne de leur action militante».
A l’heure actuelle, estime le quotidien, les fondateurs du nouveau cadre syndical devraient déjà avoir constitué des commissions organisationnelles qui vont plancher sur les préparatifs techniques, logistiques et administratifs du congrès constitutif du Syndicat indépendant des cadres de l’enseignement, dont la date d’organisation n’a pas encore été communiquée.
C’est une nouvelle expérience, conclut Assabah, pour les fondateurs qui ont milité des mois durant dans le cadre des fameuses «tansikiyates», convaincus de la nécessité de changer d’approche.