C’est une semaine politiquement agitée qui s’achève, marquée par le "vrai-faux" départ du Parti de l'Istiqlal (PI) du gouvernement. Dans ses éditions de ce samedi 18 mai, la presse hebdomadaire revient sur les faits marquants de face à face à trois têtes : "Chabat, Benkirane et le roi", titre TelQuel. Dans son analyse, l'hebdomadaire dévoile "les coulisses de la dernière réunion du Conseil général du PI", à l’issue duquel "l'Istiqlal a jeté la balle dans le camp du roi en se référant à l'article 42 de la Constitution". L'article en question, invoqué par l'Istiqlal pour quitter le gouvernement, met en exergue le rôle d'arbitre que joue le roi dans la vie politique du royaume.
TelQuel donne la parole à plusieurs personnalités politiques, dont un dirigeant du PJD selon lequel "l'Istiqlal aurait pu avoir le courage de demander à ses ministres de démissionner sur le champ au lieu d'impliquer le roi".
Le scénario idéal
L'Observateur, parle quant à lui, d'un "combat des éléphants" entre le PI et le PJD. L'hebdomadaire revient sur les différentes disputes gouvernementales qu'a eu l'Istiqlal depuis la mise en place du gouvernement d'alternance en 1997, citant les attaques d'Abbas El Fassi contre l'USFP. "Hamid Chabat dans son positionnement actuel ne déroge en rien à la règle", ajoute le magazine. Abdelilah Benkirane est décrié par l'hebdomadaire : "il est à la fois la majorité et l'opposition". Selon L'Observateur, "le scénario idéal serait de voir l'Istiqlal dans l'opposition pour mieux pimenter le débat”.
"Le roi va-t-il trancher?", s’interroge Maroc Hebdo. L’hebdo évoque une "crise politique sans précédent". Selon le magazine, “une phase s'est achevée avec un bilan désastreux. Une autre doit lui succéder". Maroc Hebdo revient sur la communication verrouillée du parti au pouvoir, qui a pour but "d'éviter la prise en compte de positions personnelles" au sein du PJD. La publication rappelle "la capacité de régulation institutionnelle et politique” du roi. Selon Challenge, le gouvernement "se dirige vers un remaniement". D'après l'hebdomadaire, "si le clash actuel permet de ressouder la majorité et d'accélérer l'action de l'Exécutif, il lui aura été bénéfique".
Peut-on aujourd’hui parler de crise politique ? Pour les observateurs avisés, il s’agit plutôt d’une crise gouvernementale qui doit rapidement être résolue pour ne pas prendre en otage toute la dynamique d’un pays.