Elyazghi: «Nous allons droit vers une crise politique»

Le360

Revue de presseKiosque360. Selon l’ancien dirigeant de l’USFP, le Maroc risque de sombrer dans une crise politique. Et c’est au chef du gouvernement désigné, mais également aux partis politiques et aux élites d’assumer leurs responsabilités pour l’éviter.

Le 25/11/2016 à 21h06

Mohamed Elyazghi est formel! La responsabilité du blocage autour des tractations du nouveau gouvernement «incombe aussi bien à Abdelilah Benkirane qu’aux partis politiques concernés». L’ancien dirigeant de l’USFP affirme par ailleurs que ce blocage mène le pays droit vers une crise politique, rapporte le quotidien Assabah dans son édition de ce week-end des 26 et 27 novembre. Et c’est aux responsables politiques, estime-t-il, qu’il revient de nous sortir de cette situation.

Le roi, affirme l’ancien dirigeant socialiste, a «pris une importante décision en nommant Abdelilah Benkirane Chef de gouvernement. Maintenant, c’est à ce dernier de construire sa majorité et cela pose désormais un problème politique».

Elyazghi incite ainsi les responsables des partis politiques à se référer au discours royal prononcé à Dakar pour se rendre compte de l’ampleur de la mission qui les attend, au lieu de s’attarder sur des calculs relatifs à la répartition des portefeuilles ministériels.

Selon l’ancien responsable socialiste, le contexte national et régional fait que le Maroc a besoin d’un gouvernement fort avec un programme solide et des priorités claires et bien définies. Un gouvernement qui sera capable d’accompagner, avec la même cadence, les initiatives royales pour la construction de partenariats stratégiques avec des pôles et des regroupements africains.

En outre, estime Elyazghi, le Chef de gouvernement doit s’appuyer sur une majorité parlementaire forte et la réussite de sa mission repose aussi bien sur les partis politiques que sur les élites. Certes, ajoute-t-il, sa méthodologie consacre la pratique démocratique, mais elle rend également plus grande la responsabilité des partis et des élites pour éviter au pays des crises et des scénarios vécus ailleurs.

Le Maroc, ajoute-t-il, vit une transition démocratique depuis la nomination du gouvernement d’alternance en 1998. Et après une première expérience du PJD au pouvoir, l’espoir était porté sur les dernières élections pour aller de l’avant. Malheureusement, «les conditions dans lesquelles se sont déroulées les campagnes électorales et le niveau du discours politique servi aux électeurs ont montré que les partis n’ont pas encore conscience de leurs responsabilités envers le pays.»

Aujourd’hui, le Chef de gouvernement désigné est confronté à une épreuve, les partis doivent également mettre du leur pour éviter une crise politique. La formation de la coalition gouvernementale ne doit donc pas obéir à une logique de partage de butin. 

Par Amyne Asmlal
Le 25/11/2016 à 21h06