"Nous comptons revenir très prochainement à la table des négociations au Parlement. Il suffit tout simplement que Abdelilah Benkirane garantisse un dialogue sérieux avec l'opposition", a assuré le chef du parti de la balance, Hamid Chabat, à Le360. Et d’ajouter: "Nous ne voulons pas d’un retour à l'époque d'avant la Constitution de 2011. Nous ne voulons pas que les résultats des élections de 2015 soient marqués du sceau de la contestation, des litiges et des réserves".
Cette déclaration de Hamid Chabat semble signifier que l'opposition aurait assoupli sa position concernant son retour à la Commission parlementaire de l'Intérieur. A peine une semaine auparavant, l’opposition avait en effet claqué la porte en signe de protestation contre "le diktat" du gouvernement, auquel elle reproche notamment le choix "unilatéral" de la date des élections, le 4 septembre, la préparation "bâclée" de la loi sur les régions, ainsi que l'instauration de la très controversée Commission centrale des élections où siègent Mohamed Hassad, ministre de l'Intérieur et Mustapha Ramid, ministre de la Justice.
Par ailleurs, l'USFP a également noté, de son côté, des signes d'assouplissement, ce week-end, via son premier secrétaire, Driss Lachgar, qui a confié lors d'un meeting régional samedi à Agadir que le ministre de l'Intérieur lui aurait "fait part de la dissolution de la Commission centrale des élections". Pour rappel, Mohamed Hassad a rencontré, la semaine dernière, les quatre partis de l'opposition et leur a réitéré "sa forte détermination et son attachement à assurer toutes les garanties juridiques, administratives et matérielles pour la réussite des prochaines élections de 2015".
Cette semaine sera donc décisive. La période sera consacrée par l'opposition et par la majorité à des consultations sur la question de la relance des travaux de la Commission de l'Intérieur. Mardi, la majorité parlementaire (PJD, RNI, MP, PPS) doit rencontrer le président de la Chambre des représentants, Rachid Talbi Alami. Elle menace d'appliquer l'article 65 du règlement intérieur du Parlement, "le jocker" lui permettant d'aller sans l'opposition vers le vote des trois projets électoraux. Le PAM, l'un des chefs de file de l'opposition, réunit pour sa part son Bureau politique, mardi soir, à Rabat.
On s'achemine donc vers une possible reprise des travaux de la Commission parlementaire de l'Intérieur. Mais ce retour fera-t-il taire les "mauvaises langues" qui attribuent à une partie de l'opposition le report des échéances électorales de 2015, renvoyées à 2016?