La première grande bataille juridique en relation avec les élections du 4 septembre aura-t-elle lieu entre deux composantes de la majorité gouvernementale ? Vraisemblablement cela sera le cas entre le Mouvement populaire (MP) de Mohand Laenser et le Rassemblement national des indépendants (RNI) de Salaheddine Mezouar. A en croire Al Akhbar, dans sa livraison de ce week-end des 29-30 août, le MP ne compte pas rester les bras croisés face à la grande opération de « débauchage » qui a visé ses rangs de la part du RNI. Une opération qui a ciblé des cadres harakis qui, en quelques jours, ont fini sur des listes candidates aux prochains scrutins. Selon le quotidien arabophone casablancais, le MP a déjà mis en place un groupe d’avocats pour se charger de ce dossier.
Parmi les personnalités politiques visées, on retrouve d’abord Nabil Belkhayat, ancien colistier de Mohamed Ouzzine et ancien président du groupe parlementaire des harakis qui a claqué la porte pour se retrouver tête de liste RNI à Azrou. Et il n’est pas le seul puisque d’autres anciens harakis sont dans le même cas de figure. Pour le MP, ces candidats RNI (pour l’essentiel) n’ont pas présenté de démission à la Haraka et se retrouvent de ce fait appartenant à deux formations politiques en même temps. Chose que prohibe la loi et surtout la loi organique relative à l’élection des membres des conseils des collectivités territoriales. Selon la législation, il est interdit de figurer sur plus d’une liste comme appartenir à deux partis en même temps.
La bataille juridique à venir
Il faut dire que les harakis qui sont aujourd’hui dans la ligne de mire de Mohand Laenser ne sont pas les seuls dans ce cas de figure. Dans plusieurs partis, on retrouve des transfuges et de nouvelles recrues à l’occasion de ces élections. Les exemples les plus emblématiques sont ceux des anciens dirigeants USFP Hassan Derham et Said Chbaâtou qui ont quitté pour le RNI pour le représenter aux élections. A Casablanca, c’est Mohamed Benjelloun Touimi, président du groupe parlementaire RNI, qui a claqué la porte pour diriger la liste USFP à Mers Sultan à Casablanca. Enfin, il faut rappeler le cas de Tarik Kabbage, maire d’Agadir, qui a quitté l’USFP pour fonder l’Alternative démocratique.