L’ancien patron de l’Istiqlal aura finalement son accréditation pour les prochaines élections grâce au... PJD. Hamid Chabat vient, en effet, d’être la cible d’une série d’attaques virulentes de son successeur à la tête du Conseil de la ville de Fès, le dirigeant islamiste et président du conseil national du PJD, Driss El Azami. Il n’en fallait pas plus pour que ce renard de la politique aille plaider sa cause auprès de la direction de son parti, à Rabat. Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 1er avril, l’objectif de cette manœuvre étant de faire fléchir la position du comité exécutif et de permettre ainsi à l’ancien secrétaire général de se porter candidat pour briguer un siège électoral dans sa ville, Fès.
Hamid Chabat pourra ainsi reprendre la mairie de la capitale spirituelle, après avoir brisé le veto de l’organe exécutif de son parti. Le comité exécutif avait, rappelle le quotidien, décidé à l’unanimité que l’ancien maire de Fès ne pourrait pas se porter candidat au prochaines élections législatives, ni même à la présidence du Conseil de la ville de Fès, puisqu’il a rompu ses contacts avec cette cité et ses habitants pendant ses dernières années d'exil volontaire à l’étranger, entre l’Allemagne et la Turquie.
Malgré cela, Chabat continue à s’accrocher et ne compte pas baisser les bras, précise Assabah. C’est du moins ce que le quotidien a pu apprendre auprès de ses proches. L’ancien patron de l’Istiqlal a vu ses chances s’agrandir après la diffusion d’un communiqué incendiaire du secrétariat provincial du PJD dans lequel il est spécifié que l’actuel maire de la ville n’était pas en mesure de se confronter à son prédécesseur.
Dans ce même communiqué, le PJD accuse Hamid Chabat de corruption et de collusion avec différents lobbies de la ville. L’ancien maire de Fès s’est d'ailleurs attiré le courroux du parti islamiste après avoir publié un bilan de sa gestion des affaires de la ville, avec en sus son numéro de téléphone pour communiquer avec les citoyens. L’ancien maire de la ville a dénigré, au passage, l’action de son successeur, précise Assabah.
L’antenne locale du PJD laisse entendre, sans le nommer bien sûr mais en le qualifiant d’«entité électoraliste consommée», que Chabat aurait déjà entamé des échauffements pour sa campagne électorale. Sans le vouloir, le PJD lui offre ainsi une belle occasion pour un futur retour triomphal à la tête de la ville de Fès. Cela dit, notons-le, en briguant ce poste, l’ancien secrétaire général de l’Istiqlal renonce de facto à ses ambitions pour un siège au Parlement. Selon la nouvelle réforme des lois électorales, le mandat de parlementaire est, en effet, incompatible avec celui de président du Conseil d’une commune de plus de 300.000 habitants.