Le débat sur l’instauration du vote obligatoire revient sur le tapis pour parer à l’augmentation progressive du taux d’abstention des Marocains lors des différentes élections. Le ministère de l’Intérieur a appelé, ces derniers jours, plusieurs leaders de partis politiques à examiner ce sujet. Une proposition qui intervient à l’approche de 2021, censée être l’année par excellence des échéances électorales qui dureront de mars à octobre: Chambres professionnelles, communes, Chambres des représentants et des Conseillers. Il faut rappeler que, lors des dernières échéances électorales, le taux de participation avait été faible, notamment pour l’élection des membres de la Chambre des représentants, seuls 43% des 15 millions de votants inscrits s’étant rendus aux urnes.
Un taux de participation en nette diminution par rapport à celui enregistré lors des élections législatives de 2011 (56 %). Selon certaines sources, le ministère de l’Intérieur a demandé l’avis des partis pour l’instauration du vote obligatoire, sans toutefois donner plus de détails. L’Istiqlal et l’USFP avaient présenté des propositions sur ce sujet à l’approche des élections de 2016. Les deux partis avaient, dans des requêtes séparées, appelé à obliger les électeurs à se rendre aux urnes lors des élections communales et législatives.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 10 septembre, que le Front des forces démocratiques avait appelé, il y a cinq ans, à réfléchir sur l’adoption du vote obligatoire. Malgré l’écart entre les dates de la présentation de ces motions par les trois partis, leurs propositions étaient mues par les mêmes préoccupations que celles qui les animent aujourd’hui. En effet, toute la sphère politique craint que les prochaines élections législatives ne soient marquées par une hausse record du taux d’abstention. C’est ce qui a poussé certains à appeler à un débat public sur le système électoral, en précisant que le défi qu’affronte le Maroc réside dans la faiblesse de la mobilisation politique lors des élections et la faible participation, qui génère une majorité déséquilibrée.
La proposition faite par l’Istiqlal et l’USFP, avant le 7 octobre 2016, pour remédier à la forte abstention, avait suscité un vif débat au sein de la sphère politique, divisée entre partisans et opposants. L’intensité du débat s’est accrue quand cette proposition a été renforcée par un article stipulant l’instauration d’une amende de 500 dirhams pour tout électeur qui s’abstient de voter. Le système du vote obligatoire, adopté par 23 pays, impose aux électeurs d’être présents sur les lieux du vote le jour de l’élection. Parmi les pays qui adoptent ce système, on compte la Belgique, la Grèce, l’Argentine, le Pérou, le Brésil, l’Australie, Singapour...