Il s'agit du premier commentaire public d’El Othmani sur ce sujet épineux, après l'adoption de cette mesure qui calcule, selon un nouveau mode, l'attribution des 395 sièges de la Chambre des députés, à partir du nombre d'électeurs inscrits, et non plus sur les voix exprimées.
S'exprimant ce dimanche 25 avril 2021 devant les secrétaires généraux des sections régionales du parti qu'il dirige, El Othmani a consacré une bonne partie de son allocution au bras de fer qui l'oppose à Driss Lachgar, se plaignant de ce qu'il a nommé des "attaques personnelles" le visant, de la part du premier secrétaire de l’USFP.
"En réalité, ce sont les attaques personnelles [de Lachgar] contre ma personne qui ont porté atteinte à la marche de la majorité gouvernementale", a lancé le leader islamiste, sans citer nommément le patron du parti de la Rose.
Le chef du PJD a regretté le bon temps des relations qui existaient entre son parti et l'USFP, quand elle était dirigée par Abderrahman El Youssoufi. Il a ainsi salué l'époque du gouvernement de l'alternance, dirigé entre 1998 et 2002 par El Youssoufi et le "soutien critique" que le PJD lui a accordé.
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D'autres critiques ont fusé lors de cette intervention. L'une d'entre elles a concerné le nouveau quotient électoral inclus dans la loi organique relative à l'élection de la Chambre des représentants. Et non seulement l'USFP mais aussi d'autres partis de la majorité et de l'opposition, ont reçu une vraie volée de bois vert de la part des "frères".
"Ces partis ont forcé l'adoption de ce quotient anti-démocratique qui n'existe nulle part dans le monde", a martelé Saâd-Eddine El Othmani. "Ils ont gagné d'une manière inéquitable", a-t-il poursuivi sur sa lancée. Cette mesure électorale est née, a-t-il dit, en s'appuyant sur des témoignages, "pour cerner et freiner le PJD". Un stratagème qui, selon lui, va échouer.
Le dirigeant islamiste a appelé l'ensemble des militants à "se mobiliser dès maintenant pour les prochaines échéances électorales avec confiance, sérieux et détermination". Saâd-Eddine El Othmani a conclu son intervention sur une note d'espoir et de conviction, en affirmant que le PJD restait "en tête" des partis politiques du pays.