Les quotidiens arabophones Akhbar Al Youm et Assabah s’intéressent en ouverture de leur édition de ce lundi 24 août au démarrage de la campagne électorale. Un démarrage chaud émaillé par un échange d’accusations entre les secrétaires généraux du PJD et du parti de l’Istiqlal (PI), Abdelilah Benkirane et Hamid Chabat. Le chef du gouvernement accuse, non sans ironie, l’opposition d’avoir gaspillé un temps précieux à tenter de prouver les dérapages du gouvernement, pour ne trouver qu’une histoire d’amour entre deux ministres qui se sont mariés après avoir quitté l’Exécutif. Chabat réplique en accusant le gouvernement de rester spectateur des agissements des «chevillards» (chennakas) qui manipulent le processus électoral, faisant savoir que «des accréditations ont été vendues à des sommes oscillant entre un et deux millions de dirhams et que des mandataires de listes auraient signé des chèques à blanc», croit savoir Assabah.
Pour sa part le quotidien Akhbar Al Youm souligne que le parti de la justice et du développement vise une victoire aux airs de revanche, en présentant en 2015 presque le double du nombre de candidats présentés en 2009. De moins de 9000 candidatures en 2009, la Lampe passe à plus de 16.000 en 2015 dans l’espoir de confirmer sa popularité et une «attraction» qui lui a rapporté la première place en 2011. Abdelilah Benkirane espère que son parti remportera ces élections et parie sur la coalition gouvernementale pour prendre les commandes de certaines régions et grandes villes.
Concernant le parti de l’Istiqlal, poursuit le quotidien, Hamid Chabat cherche à prouver que le parti de la balance, sous sa direction, préservera sa position sur l’échiquier politique national en obtenant des scores électoraux importants. Par contre, le parti authenticité et modernité (PAM) ne cache pas ses ambitions, surtout qu’il entre en lice pour la première fois après le printemps arabe avec le plus grand nombre de candidatures, presque 20.000, alors qu’elles n’étaient que de 17.000 en 2009. Le PAM, qui a réalisé un score de 6000 élus en 2009, ambitionne ainsi de faire beaucoup mieux cette année, surtout qu’il est encore flatté par le succès réalisé au niveau des chambres professionnelles.
Le quotidien ajoute que les enjeux diffèrent d’un parti à l’autre selon les positions et les situations organisationnelles. Dans ce sillage, le parti du progrès et du socialisme (PPS) compte créer la surprise, surtout que le parti du Livre a doublé son score lors des élections des chambres professionnelles. Alors que le Rassemblement national des indépendants (RNI), croit savoir le quotidien, reste dans une situation ambigüe, surtout que certains de ses dirigeants se plaignent, dans les coulisses, du fait que certains notables ont rallié le tracteur sous pressions. Enfin, ajoute le journal, l’Union socialiste des forces populaires (USFP) cherche à sortir avec le minimum de dégâts de ce processus électoral.
