Pour le chef du gouvernement, la majorité ne souffre d’aucune division. Et si certains de ses membres, le PJD et le RNI en l’occurrence, ont échangé quelques attaques dernièrement, cela ne va certainement pas faire tomber le gouvernement, a notamment affirmé récemment Saad-Eddine El Othmani, cité par le quotidien Assabah dans sa livraison du lundi 8 octobre.
El Othmani est même allé un peu plus loin en assimilant les derniers échanges entre son parti et le RNI à une «dispute conjugale». Ce qui n’a pas manqué de lui attirer quelques railleries au passage, rapporte le journal. Le gouvernement, a notamment assuré El Othmani, «est solidaire, il bouge, pense et agit d’une manière collective pour trouver des solutions aux problèmes des citoyens».
Le chef de l’Exécutif, qui était en déplacement le week-end dernier, dans la région de Souss-Massa, a souligné que son équipe compte à son actif plusieurs réalisations, mais beaucoup reste encore à faire. En se déplaçant à Agadir à la tête d’une délégation de 18 ministres, le chef du gouvernement a ainsi tenu à apporter la preuve par le nombre que son équipe «agit ensemble et se concerte pour trouver des réponses aux attentes des citoyens» rapporte, pour sa part, le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi. El Othmani promet par la même occasion, ajoute le journal, que son équipe démontera ce qu’il considère comme «des paroles imprimées sur papier» et prouvera que «la majorité est solidaire et l’action de ses membres ne sera pas affectée par quelques déclarations ou des ripostes».
Il est désormais acquis, pour le chef du gouvernement, que «les déclarations faites à titre individuel par des dirigeants des partis membres de la coalition gouvernementale n’affecteront en rien la marche du gouvernement». Ce qui indique que la page des récentes disputes entre le PJD et le RNI a définitivement été tournée. El Othmani préfère d’ailleurs parler de «rumeurs» qu’il a tenu à infirmer catégoriquement lors de cette visite dans la région de Souss Massa. Propos que le chef de gouvernement a d’ailleurs appuyé par des gestes fort révélateurs.
C’est ainsi, souligne Al Ahdath Al Maghribia, qu’El Othmani et Aziz Akhannouch, assis côte à côte, n’ont cessé d’échanger des acquiescements et sourires complices au cours de cette réunion. Une complicité retrouvée entre le PJD et le RNI qui contraste, au demeurant, avec l’aversion qui n’échappe plus à personne entre les deux clans opposés du PJD.
C’est ainsi, précise le journal, que le maire d’Agadir, qui fait partie du clan des pro-Benkirane, n’a pas hésité à «renverser la table» face à El Othmani, devant un parterre de quelque 600 personnes ayant assisté à cette rencontre. Saleh El Malouki, le président du conseil de la ville d’Agadir, n’a en effet pas apprécié que le chef du gouvernement lui refuse la parole, justement pour répliquer à ses propos, juste parce que le temps ne le permettait pas et que la liste des intervenant était déjà préétablie. Non content, El Malouki a fini par quitter la salle avec fracas.
