Le Parti de la justice et du développement (PJD) traverse une crise organisationnelle aggravée par une guerre des clans qui a repris de plus belle, notamment après le huitième congrès national du parti de la Lampe. Pour apaiser les tensions, le secrétaire général du parti, Saâd-Eddine El Othmani, a lancé le dialogue national interne, rapporte le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce jeudi 12 juillet. Cependant, au lieu de baliser un terrain d’entente, le dialogue interne a accentué les divergences.
En effet, la fuite d’une réplique de Hamieddine, lors de ce dialogue national interne, et sa publication sur les réseaux sociaux, ont donné lieu à des interprétations qui n'ont fait que creuser le fossé entre les clans. La réaction de Hamieddine, dont le nom est cité dans l’affaire Aït El Jid, ne s’est pas fait attendre. Les sources du quotidien font savoir qu’il a décidé de «boycotter les rencontres du dialogue national interne, tout en demandant l’ouverture d’une enquête à propos de la fuite et de la publication hors contexte de ses propos».
Au moment où les polémiques enflent au sein du parti et sur les réseaux sociaux, la décision de réintégrer Abdelaziz Aftati au secrétariat général de la Lampe a soulevé plusieurs interrogations, d'autant qu’il était un fervent partisan d’un troisième mandat pour l’ancien secrétaire général du parti, Abdelilah Benkirane.
Certains, poursuit le quotidien, ont interprété le retour d’Aftati comme une décision normale, relevant des prérogatives du secrétaire général, Saâd-Eddine El Othmani, qui a décidé de le réintégrer à l’instance exécutive du parti au même titre que deux autres leaders, à savoir Larbi Belcaïd et Mohamed Amahjour. Mais d’autres ont soulevé des questions quant aux positions d’Aftati, surtout qu’il avait soutenu la candidature d’Idriss El Azami contre El Othmani au secrétariat général du parti, sans parler de ses critiques contre l’Etat. De plus, El Othmani lui-même avait déjà rejeté une proposition de réintégration d’Aftati au secrétariat général du parti.
Mais, semble-il, expliquent les sources du quotidien, El Othmani aurait décidé de réintégrer Aftati au secrétariat général pour donner une voix au clan qui conteste l’expérience actuelle hors de l’instance exécutive du parti. «Qu’on soit d’accord ou non avec lui, Aftati a sa place», a déclaré au quotidien le secrétaire général adjoint, Souleimane El Amrani.
Quant à l’intéressé, joint par le quotidien, il a affirmé que le parti l’avait contacté pour lui annoncer sa décision. «Je dois réfléchir à l’utilité de ma présence au secrétariat général et à mon apport. Les choses ne sont pas faciles», a-t-il dit. A propos de ses positions, Aftati a affirmé qu’elles ne changeraient pas. Autant dire que la guerre des clans qui secoue déjà le parti prendra une autre ampleur.