Le ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, Mohamed Amekraz, du Parti de la justice et du développement, (PJD) a fait une sortie hasardeuse en évoquant les prélèvements sur les salaires des fonctionnaires au profit du Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus. Tout d’abord, la question ne relevait pas entièrement de ses compétences. Ensuite, par diplomatie, le responsable politique aurait dû éviter de telles déclarations en cette conjoncture de crise pandémique.
Le ministre, qui a déclaré que ces prélèvements n'étaient pas obligatoires, a été encore plus loin en proposant à tout fonctionnaire ne désirant pas de retenue sur son salaire au profit du Fonds spécial de présenter une demande à son administration dans ce sens. Cette sortie du ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, rapporte le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition de ce mardi 28 avril, a suscité la colère du chef du gouvernement. En fait, ajoutent les mêmes sources, la déclaration du ministre de la Lampe a non seulement été précipitée, mais elle a saboté tout un débat qui n’a pas encore été bouclé. D’ailleurs, l’article sur lequel s’est basée la formule des prélèvements n'évoque pas la possibilité du choix, comme s’est précipité de le dire le ministre dans son annonce au public. Et le quotidien de souligner que le chef du gouvernement ne s’était pas même encore remis des dérapages de son ancien ministre de la Culture et porte-parole du gouvernement, Hassan Abyaba, de l’Union constitutionnelle (UC).
Sur la liste des ministres ayant provoqué la colère du chef du gouvernement, le quotidien cite aussi l’ancien ministre Mohamed Najib Boulif, du PJD, qui avait condamné, sur sa page Facebook, la fatwa autorisant les jeunes à contracter les prêts du Programme Intilaka. Cette sortie du ministre de l’Emploi et de l’insertion professionnelle, poursuit le quotidien, rappelle surtout l’attitude de l’ancien ministre Lahcen Daoudi, du PJD, qui avait rejoint une manifestation organisée par des employés de l’entreprise de la Centrale Danone devant le Parlement, provoquant un séisme au sein de la direction du PJD qui avait alors convoqué les membres du secrétariat général dans l’urgence. L’affaire a été gérée jusqu’au remaniement qui a exclu le ministre concerné de la nouvelle équipe gouvernementale. Autant dire que l’embarras du chef du gouvernement est souvent causé par des ministres de son propre parti.