Tout en condamnant « l’intensité de la violence » dont a fait preuve « un régime militaire qui n’a jamais quitté la scène politique et qui se présente aujourd’hui avec une légitimité populaire » lors même que « celle-ci ne lui a absolument pas donné carte blanche pour une répression qui a tué autant de civils », Tarid Ramadan a appelé aujourd’hui dimanche 18 août les Frères musulmans à « cesser la politique du pire ». « De toute façon, ils ne vont pas avoir le choix. Les militaires sont en train de les isoler du peuple. Ils sont dans une impasse aujourd’hui », a-t-il déclaré au quotidien français Le Parisien, estimant par ailleurs que « les islamistes n’auraient jamais dû entrer dans le processus électoral, c’était un piège pour eux et ça les a mis dans la situation dans laquelle ils se trouvent maintenant ».
Adoptant une position très critique vis-à-vis du président déchu Mohamed Morsi, Le penseur et théologien suisse d’origine égyptienne estime que « celui-ci aurait dû avoir une politique d’ouverture, avec les laïcs et les coptes notamment, beaucoup plus volontariste », ajoutant que « Son rôle et celui de la Confrérie des frères musulmans n’étaient pas clairs en matière de décision. On ne gouverne pas un pays en disant qu’on est les gardiens de la tradition musulmane. On gouverne un pays quand on a un projet politique, social et économique ».
