Plus de 650 membres de l’Istiqlal ont présenté leur démission de tous les organes du parti depuis le début de la semaine. Une démission collective qui coïncide avec la décision de l’ex-secrétaire général du parti, Hamid Chabat, de quitter le bateau istiqlalien après que le comité exécutif l’a empêché d’être candidat aux prochaines élections.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du 6 août, que la direction du parti de l'Istiqlal avait anticipé cette exclusion en procédant à la dissolution de toutes les structures du parti à Fès. Selon certaines sources, la direction du parti a déjà cautionné les candidatures d’Allal Amrani et d’Abdelmadjid El Fassi dans les circonscriptions sud et nord de Fès.
Une décision qui a poussé plus de 300 membres du parti à présenter leur démission dans la seule région de Fès-Meknès. Les partisans de Chabat n’ont pas digéré son exclusion des élections et ont suivi son appel à quitter l’Istiqlal pour partir vers d’autres cieux plus cléments.
Une sortie qui a provoqué une tension sans précèdent au sein du parti d’Allal El Fassi et ce à quelques semaines des élections. Des observateurs tempèrent toutefois l’impact de ces démissions en estimant qu’elles n’affaibliront pas le parti dans la région, sachant que ce départ collectif n’a pas été suivi par de hauts cadres.
Le quotidien Al Akhbar rapporte qu’un dirigeant de l’Istiqlal a reconnu que Hamid Chabat jouit toujours d’une popularité dans la ville et au sein du parti. Mais, ajoute-t-il, la démission de ses partisans n’affectera pas l'Istiqlal comme Chabat le croyait. Le comité exécutif s’est donc empressé d’éloigner Chabat de Fès où sa présence aurait constitué une force de pression négative et provoquerait des luttes intestines. Le même dirigeant souligne que ce que vit l’Istiqlal aujourd’hui est la conséquence de la gestion archaïque que Hamid Chabat avait instaurée durant sa présence à la tête du parti.
Autant dire, poursuit-il, que le parti subit aujourd’hui les dégâts collatéraux de cette gestion qui l'a miné et provoqué des fissures dans ses structures organisationnelles. Et le dirigeant istiqlalien de jeter un pavé dans la mare: «Les objectifs du parti se limitaient à obtenir des sièges électoraux. La direction, y compris sous le mandat actuel de Nizar Baraka, a renoncé à l’abécédaire de l’Istiqlal considéré alors comme le noyau dur de l’ensemble de ses bases à travers tout le territoire national».