Le gouvernement accuse l’Association marocaine des Droits de l’Homme (AMDH) d’entraver le travail des différents organes de sécurité, de donner une image négative du Maroc et de servir des intérêts étrangers. Une offense que l’AMDH n’entend pas passer sous silence. Ainsi, son Bureau central a demandé une audience auprès de Driss Lachgar, secrétaire général du parti de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). «Ce dernier a reçu une délégation conduite par Ahmed El Hayej, président de l’AMDH», rapporte Al Ittihad Al Ichtiraki dans son numéro de ce mardi 8 décembre.
L’Association a précisé que ces accusations reflètaient l’offensive organisée que mène le gouvernement contre les acteurs des Droits de l’Homme au Maroc. «Ces attaques impactent l’action associative des associations et, de même, ont un effet négatif sur les partenariats qu’elles veulent nouer avec certains départements ministériels. En procédant ainsi, le gouvernement veut déséquilibrer le militantisme social et empêcher les associations d’exercer les activités pour lesquelles elles ont été créées», souligne le journal. Et ceci constitue, selon l’Association, un non-respect des lois en vigueur et une violation des libertés.
Dans leurs interventions, les membres de la délégation ont mis à l'index l’ampleur des interdictions qui leur sont imposées pour des activités de base, ont-ils affirmé. Ils se sont même vu refuser la délivrance, pourtant requise par la loi, des reçus de dépôts relatifs au renouvellement de leurs bureaux. Sans parler de leur privation de subventions financières. «Le ministère de l’enseignement a même annulé sa décision de mettre cinq fonctionnaires à la disposition de l’association», rapporte encore le journal.
De son côté, le parti de l'’USFP s’est dit solidaire avec l’AMDH et prêt à collaborer étroitement avec l’Association pour la défense des Droits de l’Homme et des libertés. Il a annoncé, en outre, avoir espéré des avancées majeures dans ce domaine, surtout après l’adoption de la nouvelle Constitution. «Au lieu de cela, le pays a régressé». Raison pour laquelle le problème fait régulièrement l’objet des questions orales de l’USFP au Parlement.