Droit de grève: poursuite du bras de fer entre les syndicats et le gouvernement

Les syndicats CDT et UMT au sein de l’Office nationale de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) ont organisé une grève nationale du 17 au 19 avril dernier.

Des travailleurs de l’Office national de l’électricité et de l’eau (ONEE) affiliés aux organisations syndicales de la CDT et de l'UMT manifestent devant le Parlement, à la mi-avril 2024.

Revue de presseDes organisations syndicales, politiques, associatives et professionnelles de tous bords ont décidé de se regrouper pour constituer un «Front pour la défense du droit de grève», afin de s’opposer à l’adoption du projet de loi organique sur le droit de grève. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 01/12/2024 à 19h34

Au moment où la polémique enfle autour du projet de loi organique définissant le droit de grève, que la Chambre des représentants s’apprête à l’approuver le mardi 3 décembre, 18 organisations syndicales, politiques, associatives et professionnelles ont décidé de constituer un «Front pour la défense du droit de grève», pour s’opposer à son adoption.

Dans un communiqué publié au terme d’une conférence tenue la semaine dernière, ces organisations soulignent que le projet de loi organique sur le droit de grève soumis par le gouvernement à la Chambre des représentants «manque d’une véritable méthodologie participative avec les partenaires sociaux et exclut de larges catégories sociales de l’exercice de ce droit, tout en incluant des mesures répressives et punitives qui menacent les acquis des travailleurs».

En conséquence, ces instances ont décidé de mener des luttes sur la base d’une charte fondatrice et un programme d’actions de protestation, pour s’opposer à ce projet gouvernemental, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 2 décembre.

La CDT a souligné, lors de la réunion, la semaine dernière, de son Conseil national, que «le syndicat était prêt à engager toutes les formes de lutte, y compris le recours à une grève générale».

Dans une lettre adressée au ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, les centrales syndicales ont indiqué que ce projet s’éloignait de «l’approche sociale qui prend en considération la réalité économique et sociale des travailleurs, en prônant une approche purement juridique, qui vise à restreindre les libertés syndicales».

Pendant ce temps, au moment où ce texte de loi est unanimement rejeté par les syndicats, le gouvernement poursuit ses réunions pour le soumettre au vote, indique Al Ahdath Al Maghribia.

Le ministre de l’Emploi a tenu des réunions, la semaine dernière, avec les représentants des groupes parlementaires de la majorité et de l’opposition, au cours desquelles il a indiqué que son «département ne jetait pas les recommandations du Conseil économique, social et environnemental (CESE) aux oubliettes», et a réitéré le fait de rester attaché au dialogue social.

Le ministre n’a pas hésité à l’affirmer, vendredi 29 novembre dernier, lors de la présentation du budget sectoriel de son département à la Chambre des conseillers, ajoutant que le projet de loi relatif à l’exercice du droit de grève serait soumis au vote des députés le mardi 3 décembre prochain.

Par Hassan benadad
Le 01/12/2024 à 19h34