Driss Jettou va auditer les comptes de la Chambre des conseillers avant la fin de l'actuel mandat

Driss Jettou, président de la Cour des comptes.

Driss Jettou, président de la Cour des comptes.

Revue de presseKiosque360. La Cour des comptes va auditer les comptes de la Chambre des conseillers pour toute la période législative en cours. Une décision qui intervient après que des parlementaires ont émis des doutes sur la transparence dans la passation des marchés publics par cette institution.

Le 06/01/2021 à 21h34

Le président de la Cour des comptes, Driss Jettou, a validé la décision de procéder à l’audit du budget de la Chambre des conseillers avant la fin de cette mandature. Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du jeudi 7 janvier, que cet audit va englober tous les marchés conclus par le bureau de cette institution durant toute la période législative. D’autant que plusieurs soupçons planent sur certaines transactions qui ont fait l’objet de critiques acerbes des conseillers eux-mêmes, lors de la discussion du budget de cette institution pour l’année 2021. 

Selon certaines sources, la Cour des comptes n’a pas encore fixé de date pour commencer son audit à la Chambre des conseillers. Il faut rappeler que, lors de la discussion du budget sectoriel de la Cour des comptes en 2018, la parlementaire Khadija Zoumi avait demandé à Driss Jettou si sa juridiction était habilitée à contrôler le budget de la Chambre des conseillers. Le président de la Cour des comptes avait alors répondu par l'affirmative, tout en s’abstenant de donner des détails.

Le quotidien Al Akhbar rapporte que le contrôle des budgets des deux Chambres est devenu une nécessité, eu égard aux critiques qu’avaient formulées les parlementaires contre la gestion financière de ces deux institutions. Outre les soupçons qui pèsent sur l’octroi de certains marchés publics, les dépenses relatives aux salaires, indemnités et déplacements à l’étranger des parlementaires ont toujours été pointées du doigt. Certains parlementaires n'hésitent d’ailleurs pas à parler de dilapidation des deniers publics quand ils évoquent les sommes colossales dépensées dans la diplomatie dite parlementaire qui, disent-ils, a brillé par son inefficacité.

Les parlementaires de l’opposition avaient d'ailleurs accusé leurs homologues de tirer profit de généreuses indemnités, de déplacements payés en euros et d'hébergements dans des hôtels de luxe, sans résultats probants. Ils avaient même demandé à Habib El Malki de revoir la liste de ces députés qui voyagent souvent sous prétexte d’accomplir des missions diplomatiques et passent tout leur temps à faire du shopping.

Par Hassan Benadad
Le 06/01/2021 à 21h34