Que des établissements publics touchent, de la part de l’Etat, la bagatelle de 30 millions de dirhams sans justifier d'une quelconque efficacité ni, donc, d'une rentabilité avérée, est inadmissible. Driss Jettou et ses juridictions ne pouvaient plus rester les bras croisés face à un tel constat. Le rapport annuel de la Cour des comptes, attendu ces prochaines semaines, lèvera ainsi le voile, pour la première fois, sur un certain nombre de dysfonctionnements au niveau de la gestion, comme au niveau des stratégies adoptées. Selon le quotidien arabophone Al Massae, qui rapporte l’information dans sa livraison de ce mercredi 2 décembre, Driss Jettou, qui s’expliquait en début de semaine sur le budget de ses juridictions devant les conseillers de la deuxième Chambre, ne pouvait occulter le fait que la rentabilité de 3% réalisée jusqu’ici par les établissements publics reste bien en-deçà des attentes. Le premier président a d'ailleurs souligné que les entreprises publiques souffraient des crédits et impôts sur la TVA qui atteignent 28 milliards de dirhams, ainsi que de la mauvaise gouvernance et, surtout, d’une faible harmonie stratégique avec les politiques publiques de l’Etat. Driss Jettou, qui a annoncé, par la même occasion, la soumission, durant cette année, de huit dossiers à caractère pénal au parquet, a fait savoir que la Cour des comptes avait prononcé, entre 2010 et 2015, 393 arrêts, dont 39 cette année. Et Al Massae de souligner que l’opération d’audit avait concerné un certain nombre d’établissements publics dont le ministère de la Culture, l’Office de commercialisation et d’exportation, le Centre marocain de la promotion des exportations, l’Institut national de la Recherche agricole, l'entreprise Al Omrane Tamesna, ou encore le Bureau marocain des droits d’auteur.
Par Mustapha Nouri
Le 01/12/2015 à 23h06