Quelque 725 établissements publics sont dans la ligne de mire de Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes, révèle le quotidien Assabah dans son édition du lundi 23 octobre. Citant des sources proches du dossier, le quotidien affirme, en effet, que Driss Jettou a entrepris de resserrer l’étau autour de ces établissements qui contribuent à l’investissement public à hauteur de 128 milliards de dirhams et à un chiffre d’affaires dépassant 221 milliards de dirhams. Le président de la Cour des comptes opte ainsi pour une nouvelle approche dans la gestion des comptes financiers, dans l'objectif de promouvoir la transparence.
Les sources d’Assabah affirment, à ce propos, que Driss Jettou est bien décidé à appliquer la Constitution et la loi organique des finances pour opérationnaliser le contrôle et l’audit des comptes de 74 caisses noires qu’aucune autre institution constitutionnelle n’a pu approcher et qui restent un "mystère" aussi bien pour les ministres que pour le chef du gouvernement. Le président de la Cour des comptes a donc mis en place une stratégie permettant aux magistrats d’auditer et contrôler les comptes publics, au nom du principe de «la sincérité budgétaire», qui passe par la certification des comptes de l’État.
Le premier président de la Cour des comptes, qui effectuera des missions de contrôle judiciaire, cherche à mettre à niveau les outils d’audit et de contrôle utilisés par les magistrats. Il compte, à ce propos, se baser sur les comptes nationaux pour comparer les informations livrées par le ministre et les données reçues par la Cour des comptes.
Pour rehausser le niveau et les compétences de la Cour des comptes, Driss Jettou a d'ailleurs signé une convention de jumelage entre l’institution qu’il dirige et la Cour française des comptes, ainsi que le National Audit Office britannique. Une enveloppe de 2,1 millions d’euros a été consacrée à ce projet, ce qui permettra à Driss Jettou de faire appel à 50 experts qui travailleront, pendant 24 mois, à l’amélioration des outils de travail de l’institution et à la mise en place de mécanismes de suivi pour l’exécution de la Loi de Finances et l’évaluation des projets et des politiques publiques.