Diplomatie. Comment le Roi renforce la présence du Maroc sur la scène internationale

Fadel Senna (AFP)

En nommant quatorze nouveaux ambassadeurs en Europe, Amérique Latine et en Afrique, le roi Mohammed VI renforce davantage la présence du Maroc sur la scène diplomatique internationale. Éclairage.

Le 21/08/2018 à 13h12

Les trois quarts des ambassadeurs nommés par le souverain sont des diplomates de carrière. Le cas le plus significatif est celui de Youssef Amrani, un poids lourd de la diplomatie marocaine nommé nouvel ambassadeur auprès de la puissante Afrique du Sud.

"A pays puissant, ambassadeur puissant", indique à le360 une source diplomatique en mettant l'accent sur "la revalorisation de la diplomatie grâce aux orientations du souverain".

Cette revalorisation repose notamment sur l'ambassadeur Hassan Abouyoub à Rome, qui prend les commandes de l'ambassade du Maroc à Bucarest (Roumanie), Ali Lazrak, secrétaire général du MAECI, a été nommé quant à lui à Ankara, en remplacement du défunt Menouar Alem. L'intérêt qu'accorde le Maroc au partenariat avec la Turquie n'est pas à démontrer.

Youssef Balla, ambassadeur au Pérou et en Bolivie, prend les rênes de l'ambassade du Maroc en Italie -un poste stratégique pour le Maroc avec un million de MRE et huit consulats-. On dit qu'Abouyoub a été désigné à Bucarest pour accomplir le même travail qu'il a fait à Rome.

La promotion interne a joué en faveur de trois consuls généraux nommés ambassadeurs. Il s'agit de Yassir Faris, consul à Barcelone nommé ambassadeur en Argentine, Amine Choudri, consul à Madrid désigné au Pérou et Jamal Chouaibi, consul en France nommé au Vietnam.

Dans la rubrique des diplomates de carrière, on notera la présence de Lotfi Bouchaara, ex-chef de cabinet de Salaheddine Mezouar et actuel ambassadeur à Vienne qui a été choisi pour impulser un nouvel élan aux relations maroco-russes.

Diplomate de carrière ayant fait un bon travail en Jordanie, Mohamed Sitri a été nommé au Qatar, une promotion, alors que son successeur n'est autre que le militant du PPS, Khalid Naciri (ancien ministre de la Communication). Il s'agit là d'une autre ouverture de la diplomatie vers les politiques.

Et ce n'est pas tout! Une ouverture vers la société civile a été consolidée avec la nomination de Mme Rajae Naji Mekkaoui en tant qu'ambassadrice auprès du Saint-siège (Vatican). Mme Mekkaoui est professeur universitaire et première femme à avoir animé une causerie religieuse sous la présidence du roi Mohammed VI.

Mais, l'élément central dans ce nouveau mouvement diplomatique, est Youssef Amrani, ex-ministre délégué auprès du MAECI, actuellement chargé de mission au cabinet royal, qui a été nommé ambassadeur du Maroc à Pretoria. "Une tâche qui m'honore", a-t-il affirmé.

Le choix de ce diplomate chevronné auprès de l'Afrique du Sud est "judicieux", estime à l'envi le commun des observateurs. Vu son expérience, sa maîtrise des dossiers africains épineux et son expertise en matière de relations internationales, Youssef Amrani est appelé, et il le fera sans aucun doute, à rehausser le niveau de coopération diplomatique entre les deux piliers africains, notamment sur le dossier de la cause nationale. Une nomination qui est d'ailleurs tombée à point nommé: l'Afrique du Sud va siéger dès le 1er janvier 2019 au Conseil de sécurité de l'ONU. 

Par Chakir Alaoui
Le 21/08/2018 à 13h12