Diapos. Le Festival d'Asilah se penche sur le “désordre mondial”

DiaporamaLe 37ème Moussem international culturel d'Assilah a été l’occasion d’un débat politique intitulé "Allons nous vers une 2ème guerre froide" qui a pointé du doigt la responsabilité des Etats-Unis, de l'Occident, de l'ONU et du monde arabe divisé dans la dégradation de la situation mondiale.

Le 25/07/2015 à 13h42

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Plusieurs politologues de renommée ont exprimé leurs craintes à Assilah de voir la "tragédie" de l'Ukraine transformer ce conflit entre d’un côté les Etats-Unis et l'Europe et de l’autre la Russie en une possible 2ème guerre froide.

Concernant le terrorisme, de nombreux orateurs ont pointé du doigt les Etats-Unis et l'Occident les accusant d'avoir semé leurs germes à travers les conflits entre Israël et le monde arabe, de l'Irak, de la Syrie, de la Libye et du Yémen ainsi que celui du Sahel.

L'ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères, Cheikh Tidiane Gadio (avril 2000 – 1er octobre 2009) a fustigé l'Occident "responsable de la destruction" de l'Irak, de la Syrie, et de la Libye, les foyers actuels du terrorisme.

"Expliquez-nous pourquoi l'irak a été détruit. Expliquez-nous les exploits que vous avez réalisés au Moyen-Orient, expliquez-nous les destructions de l'Irak, de la Syrie et de la Libye", s'est adressé M. Godio aux Etats-Unis, à l'Occident et à l'ONU.

Un nouveau système international "crédible"

L'ancien chef de la diplomatie espagnole, Angel Moratinos, a pour sa part reconnu que le monde a besoin d'un nouveau système international "crédible".

Youssef Amrani, chargé de mission au Cabinet royal a abondé dans le même sens affirmant que la communauté internationale "doit se refonder et former un front commun pour lutter contre le phénomène du terrorisme (...), mettre fin à l’expansion djihadiste et au radicalisme religieux".

L'ancien ministre délégué marocain aux Affaires étrangères est allé droit au but en notant que le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas changé sa conception sur la manière de résoudre les conflits internationaux qui sont de plus en plus complexes et difficiles à maitriser. Il existe donc un besoin urgent de rendre l’organisation de l’ONU davantage efficace et plus représentative des équilibres mondiaux actuels".

Le Maghreb, région la "moins intégrée dans le monde"

La ministre déléguée aux Affaires étrangères, M'Barak Bouaida, a reflété la position de la diplomatie marocaine en regrettant la situation de crise que traverse le monde. "Les conflits se sont multipliés (...) le terrorisme fragilise les structures étatiques et les frontières", a-t-elle affirmé avant d'appeler à "la construction impérative du Maghreb", la région la "moins intégrée dans le monde".

Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, a regretté lui aussi les conflits qui secouent le monde arabe. "Le monde arabe, frappé par le terrorisme, a connu six guerres civiles outre les autres tensions. Entre 2000 et 2014, quelque 14.000 personnes ont été tuées dans ces guerres civiles", a-t-il observé, se félicitant que le Maroc, sous la clairvoyance du roi Mohammed VI, constitue "un modèle dans le monde arabe et en Afrique".

Le ministre de la Culture du Qatar, Hamad bin Abdulaziz Al Kuwari, a estimé pour sa part que le monde vit actuellement une crise culturelle avant une crise politique. "Je suis triste du fait de la destruction du patrimoine culturel arabe en Syrie et en Irak causée par les guerres”.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 25/07/2015 à 13h42