«Benkirane est têtu et nous n’avons rien obtenu de lui». C’est en ces termes que s’est exprimé Abdelkader Zayer, l'un des dirigeants de la CDT (Confédération démocratique du travail), pour décrire l’échec de la rencontre de présentation du bilan du dialogue social, organisée mercredi.
La rencontre, précise Assabah dans son édition dece vendredi 22 avril, était présidée par Abdelilah Benkirane, Chef de gouvernement. Etaient présents les ministres des secteurs concernés, les secrétaires généraux des centrales syndicales, ainsi que Miriem Bensalah-Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).
«Les représentants des centrales syndicales sont arrivés à cette rencontre avec de bonnes intentions. Ils en sont ressortis déçus et convaincus qu’il n’y avait aucun espoir à placer dans l’actuel gouvernement», a encore précisé Zayer.Le ministre, selon le syndicaliste, n' a pas reculé d’un iota lors des négociations, notamment concernant «les propositions d’augmenter les salaires de 600 DH, de relever de 10% le salaire minimum, d'augmenter les indemnités familiales, d'alléger le poids fiscal sur le revenu et d'exécuter l’accord du 26 avril 2011», souligne le journal.
La proposition de Benkirane, elle, est construite autour de trois points. Le premier: une hausse de 100 DH par enfant sur les indemnités familiales pour un maximum de trois enfants par foyer. Sur ce point, les centrales syndicales militent pour des hausses allant de 200 à 400 DH.Le deuxième point de la proposition, considéré comme un exploit par Benkirane, concerne une prime de 500 DH dans le cas d’une nouvelle naissance. Pour rappel, la proposition des représentants des salariés tablait sur 1.000 DH. Autre bémol: l’offre ne concerne pas toutes les tranches des salariés et fonctionnaires.Le troisième volet de la proposition du Chef de gouvernement concerne la révision du revenu minimum dans le secteur agricole. Une proposition sur laquelle aucun détail n’a été fourni.
Benkirane a rappelé que les augmentations de salaires n’avaient aucun sens, en particulier en cette période de crise. Une position que le syndicaliste considère comme suffisante pour motiver «un retour dans la rue» et des mouvements de grèves. «Ces propositions sont de la poudre aux yeux et beaucoup n’en profitent pas. A l’exemple d’une large frange de travailleurs qui n’ont pas vu leur pensions de retraite passer de 1.000 à 1.500 DH comme convenu», poursuit le journal.