Quelques jours après le discours du Trône, dans lequel le souverain a clairement appelé le gouvernement à restaurer le dialogue social, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a immédiatement joint l’acte à la parole royale en invitant les centrales syndicales à relancer les négociations.
Selon le quotidien Akhbar Al Youm, qui se penche sur cette question dans son édition du week-end des 4 et 5 août, le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, est déjà monté au créneau pour mettre en place une charte sociale avec les centrales syndicales les plus représentatives.
A ce propos, les sources du quotidien ont affirmé que la dernière rencontre entre le patron de la CGEM et la Confédération démocratique du travail (CDT) a été fructueuse. En effet, cette rencontre a débouché sur un accord entre les deux parties en vue de mettre en place les conditions appropriées pour rédiger une mouture de cette charte qui devra mettre un terme aux relations souvent tendues entre les entreprises et les salariés.
Dans une déclaration au quotidien, Abdelkader Zaïer, vice-secrétaire général de la CDT, a fait savoir que la réunion entre les deux parties a porté sur les revendications des syndicats et les problèmes du patronat. Sur ce registre, le leader de la CDT a affirmé que les ponts de confiance ont été rétablis entre les deux partenaires et qu’un accord de principe a été conclu en vue de résoudre les problèmes en suspens.
Et de préciser que le président de la CGEM a été coopératif, exprimant sa volonté d’instaurer un nouveau style dans la gestion des conflits entre les entreprises et les salariés. Ainsi, précise encore le syndicaliste, un accord a été scellé en vue d’opter pour une approche anticipative de nature à éviter l’éclatement des conflits.
Alors que la CGEM a pris l’initiative pour aborder cette priorité sociale, le gouvernement n’a pas encore réagi pour mettre en œuvre la feuille de route tracée par le roi. C’est la question soulevée par le quotidien Al Akhbar dans son édition du même week-end.
Dans ce cadre, affirme le quotidien, le gouvernement n’a pas encore donné suite aux demandes des centrales syndicales qui ont relancé l’Exécutif juste après le discours du Trône. Dans son interpellation au chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, l’Organisation démocratique du travail (ODT) a mis l’accent sur le fait que «les partenaires du dialogue social devraient être responsables pour faire face aux crises économiques et sociales».
Rappelant les revendications des salariés et l’importance du maintien des canaux de négociations entre le gouvernement, les centrales syndicales et les acteurs de la société civile, l’ODT a attiré l’attention du chef du gouvernement sur l’importance de «l’institutionnalisation du dialogue social» en vue de servir le développement du pays.