Rien en semble pouvoir arrêter cette spirale d’indignations suscitées par le scandale des détournements d’aide humanitaire destinée à la population séquestrée à Tindouf. Le détonateur a été le rapport accablant diffusé il y a deux semaines par l’Office anti-fraude européen sur ce commerce de la honte «bien orchestré», relève aujourd’hui le quotidien «La Libre Belgique».
Le quotidien belge à grand tirage fait part, dans un article consacré à ce scandale, de sa « stupeur » face à l’ampleur des détournements qu’opèrent l’Algérie et le Polisario depuis 1975 de l’aide octroyée par l’Union européenne à la population sahraouie séquestrée. « Aide humanitaire : des millions d’euros détournés », titre le journal francophone belge.
Des «millions d’euros » ? A moins que le journal entende seulement les 10 millions d’euros octroyés par l’UE au titre de l’année 2014, ce chiffre est à l’évidence loin de restituer l’ampleur des détournements opérés par l’Algérie et le Polisario -excusez du peu- depuis quarante ans ! Les détournements, conjugués à d’autres effectués sur d’autres dons humanitaires, se chiffrent en milliards et non en euros, comme cela a été rapporté par le journal belge.
Mais passons, car Alger, avocat autoproclamé de la « cause sahraouie », est nommément pointée d’un doigt accusateur. «L’Algérie a opéré un tri entre ce qui doit arriver et ce qui peut être détourné », fustige la publication, qui démonte les mécanismes de ce vol quasi-institutionnalisé par le voisin de l’est, avec bien entendu les barons séparatistes qui ont fondé des fortunes colossales sur les ruines de la population sahraouie séquestrée. Pour s’en apercevoir, il n’est qu’à méditer sur les résidences luxueuses construites par Mohamed Abdelaziz et son soi-disant « ministre de la défense », Mohamed Lamine Bouhali, du côté de Marbella, pour ne citer que ce bijou touristique espagnol. Ou plus encore les plateaux bureaux édifiés à Nouakchott par la bande à Mohamed Abdelaziz, et loués au prix d’or à des multinationales implantées en Mauritanie.