Des technocrates et la vieille garde dans Benkirane III

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Revue de presseKiosque360. Des technocrates risqueraient de faire leur entrée dans le gouvernement Benkirane III. Le prochain remaniement pourrait aussi marquer le retour de quelques figures comme Saâd Eddine El Othmani, ex-ministre des Affaires étrangères.

Le 27/04/2015 à 04h08

Le prochain remaniement ministériel ne concernerait pas que le département de la Jeunesse et des sports resté vacant depuis l’éviction du haraki Mohamed Ouzzine après le «scandale du seau et de la raclette». Selon Al Akhabr, dans sa livraison de ce lundi 27 avril, d’autres départements pourraient également changer de locataire et, en premier lieu, le ministère de l’Equipement et du transport qu’occupent le duo PJD Aziz Rabbah-Mohamed Najib Boulif. Le journal explique l’éventuel départ de Aziz Rabbah, également membre de la direction du parti islamiste et maire de Kénitra, "pour les graves fautes stratégiques qu’il a commises". Al Akhbar évoque la faiblesse qu’a montrée le ministre PJD pour donner corps aux grands chantiers structurants, mais aussi en matière de communication et de coordination avec les établissements publics qui y sont impliqués. C’est pour toutes ces raisons, affirme le quotidien, que la solution consisterait à placer un technocrate à la tête de ce département. Le plus grand manquement de Aziz Rabbah, et que relève Al Akhbar, porterait sur une réunion qu’il avait tenue, le 25 décembre 2012, avec les présidents des trois régions du Sahara pour débattre d’une convention portant sur la réfection de la route nationale n°1 reliant Tiznit, Tan-Tan et Guergarate. C’est sur cette route, rappelle le journal, que s’est déroulé le drame qui a coûté la vie à 34 personnes, des adolescents pour la majorité. Le technocrate qui remplacerait Aziz Rabbah n’aurait pas de problème d’affiliation politique puisqu’il pourrait prendre les couleurs du RNI.

Al Akhbar évoque aussi l’éventuel retour au gouvernement de Saâd Eddine El Othmani: il serait pressenti pour remplacer l’ancien ministre d’Etat, Feu Abdellah Baha. Mais les choses se compliquent pour les autres éventuels ministres PJD qui doivent passer par une procédure assez stricte. En effet, pour devenir ministre du parti, il faut finir sur une shortlist de trois personnes par poste et qui est arrêtée par une commission de 36 membres du Conseil national auxquels s’ajoutent les 18 membres de la direction. Concernant le remplaçant de Mohamed Ouzzine, les choses sont moins compliquées pour son parti. Le Mouvement populaire pourrait lui aussi mettre en avant un technocrate. Mais à condition que ce dernier réunisse, comme l’explique une source interne, trois conditions: «être bien né, riche et avoir la bénédiction du Makhzen»! Ce département est dirigé, par intérim, par Mohand Laenser.

Par Abdeladim Lyoussi
Le 27/04/2015 à 04h08