La réconciliation, au sein de la direction du PAM, entre le courant de «l'avenir» et celui de la «légitimité», n’a pas fait que des heureux. Des militants de base et, particulièrement, des partisans de Hakim Benchamach, secrétaire général en fin de mandat, ont vigoureusement contesté ce rapprochement opéré à leur insu. Le président de la commission de la justice et de la législation à la Chambre des représentants, Taoufik Mimouni, n’a d’ailleurs pas hésité à soutenir les membres mécontents du parti. Un sursaut collectif qui pourrait causer une transhumance politique vers le RNI, en prévision des prochaines échéances électorales.
En effet, dans la province de Chefchaouen, plus de 20 présidents de communes et différents élus se sont réunis la semaine dernière, à Tétouan, pour dénoncer le compromis signé par les deux courants opposés. Ces militants, qui reprochent à la direction d’avoir marginalisé la base et éludé la concertation avec les sections du parti, se sont mis d’accord pour rejoindre le parti de la Colombe. Au cours de cette réunion, les responsables régionaux ont débattu de la situation politique dans le pays et des relations internes au sein du parti, relations caractérisées par des luttes intestines et des problèmes organisationnels.
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 9 janvier, que 18 présidents de communes rurales, ainsi que des responsables du parti, ont pris l'engagement de rejoindre le RNI dans le but d’en faire une force politique régionale. Ont assisté à cette réunion les présidents des communes de Mtioua, Ouazzane, Stehat, Bouahmed, Dardara, Tanakoub, Beni Rzine et Aouane. Les contestataires, qui menacent de quitter le parti, dénoncent l’iniquité au sein du PAM et la substitution du principe du mérite par la proximité du centre de décision. Du coup, ajoutent-ils, cette iniquité a engendré une classe rentière devenue dominante et ayant une mainmise totale sur les décisions du parti. Ces voix mécontentes mettent en garde contre le danger de la marginalisation, source de tension et de fuite des compétences vers d’autres partis.