Demandes d’aides sociales refusées: Fouzi Lekjaâ s’en explique au Parlement

Fouzi Lekjaa, ministre délégué en charge du Budget.

Revue de presseDevant les députés de la Chambre des représentants, Fouzi Lekjaâ, ministre délégué chargé du Budget, a indiqué que parmi les 150.000 demandes d’aides sociales qui ont été rejetées, 65% concernent les aides forfaitaire et 35% les aides liées aux «risques de l’enfance». Le ministre a expliqué que les familles qui se sont vues refuser leurs demandes peuvent contester ces décisions auprès des services chargés du Registre social unifié (RSU), ou auprès de ceux chargés de la gestion du système d’aides sociales directes. Il leur est aussi possible de contacter un centre d’appel spécifiquement dédié à la réception de ces réclamations. Une revue de presse d’Al Ahdath Al Maghribia.

Le 01/07/2024 à 18h30

Devant les députés réunis en séance plénière au Parlement, Fouzi Lekjaâ a récemment indiqué que plus de 150.000 demandes d’aides sociales directes avaient été rejetées en mars 2024.

Le ministre délégué chargé du Budget, qui répondait à une question écrite des députés du groupe du Parti du progrès et du socialisme (PPS, opposition), a expliqué que 65% des demandes rejetées concernaient les aides forfaitaires, et 35% celles relatives aux aides liées aux «risques de l’enfance», relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 2 juillet.

Il a aussi précisé que les raisons ayant principalement motivé ces rejets étaient l’inéligibilité de certains demandeurs, qui outrepassent le seuil d’accès à ce programme d’aide sociale (dont l’indice est fixé à 9,743) ou qui sont déjà les bénéficiaires de l’un des régimes d’indemnités familiales actuellement en vigueur.

Autre motif de ces rejets de demandes d’aides directes: le fait que l’un des conjoints ou que le chef du ménage demandeur exerce une profession rémunérée par l’État: fonctionnaire rattaché à une administration, auxiliaire d’autorité, employé contractuel, de collectivités territoriales ou d’établissements publics.

Les bénéficiaires de pensions, qu’ils soient rémunérés par les secteurs public ou privé, et les personnes bénéficiant d’indemnités définies selon des systèmes non-contributifs, ont eux aussi été exclus de l’octroi de ces aides directes.

Par ailleurs, ce sont en tout 44,5% des demandes formulées qui ont été rejetées, a aussi indiqué Fouzi Lekjaâ, à cause d’inexactitudes dans le renseignement des formulaires, ou à cause de discordances avec des données concernant les demandeurs, figurant d’ores et déjà sur leur compte enregistré auprès du Registre social unifié (RSU).

Le ministre délégué en charge du Budget a précisé que les familles qui se sont vues refuser leurs demandes peuvent toujours contester cette décision auprès des services en charge de la gestion du RSU, ou auprès de ceux chargés de la gestion du système d’aides sociales directes.

Fouzi Lekjaâ a de plus ajouté qu’un centre d’appel a été initié, afin de traiter les réclamations et les doléances des demandeurs, et a annoncé que cette plateforme avait déjà reçu plus de 1,1 million d’appels, depuis le lancement de ce programme.

Selon les résultats d’une récente étude menée à ce propos, malgré les grands espoirs qui avaient été fondés sur ces transferts monétaires directs pour accroître l’équité sociale, ceux-ci restent confrontés à des défis et à des problèmes qui pourraient entraver la réalisation de cet objectif.

Selon les conclusions de cette étude qu’a pu consulter Al Ahdath Al Maghribia, réalisée par Abderrafie Zaanoun, chercheur en sciences politiques et juridiques à la faculté des sciences économiques et sociales Abdelmalek As-Saâdi de Tétouan, «le passage de l’inclusion au ciblage dans les programmes d’aides sociales pourrait exclure certaines catégories éligibles, ce qui nécessiterait ainsi une révision permanente des algorithmes du ciblage».

Ce chercheur insiste sur le fait que ces transferts monétaires conditionnels pourraient consacrer une dépendance de leurs bénéficiaires à l’égard de l’État, restreindre leurs libertés et permettre un certain contrôle de leurs comportements socio-économiques.

Pire encore, pour Abderrafie Zaanoun, ces transferts risquent d’encourager les activités informelles, au lieu d’y mettre fin.

Par Hassan Benadad
Le 01/07/2024 à 18h30