«Lachgar a fait capoter la tentative de médiation menée par les initiateurs de l’Appel à l’unité». «Lachgar incarne la rente politique dénoncée par le Roi». «Abdeljalil Tolémat, membre du bureau politique de l’USFP, démissionne en protestation contre les «guerres» de Lachgar contre ses détracteurs». Les principaux titres paraissant ce vendredi 26 décembre relèvent, à une quasi-unanimité, la responsabilité de l’actuel Premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar, dans la crise sans précédent que connaît le parti socialiste. «L’USFP s’enfonce à nouveau dans la crise, après l’échec de la médiation menée par les initiateurs de l’Appel à l’unité», relève Akbar Al Yaoum. «Lachgar a rejeté les bons offices de l’Appel à l’unité, après que les initiateurs de cet Appel aient dénoncé sa décision de suspendre Ahmed Réda Chami et Abdelali Doumou», certifie Mohamed Lakhssassi, dirigeant socialiste qui, avec Abdelouahed Radi, ex-Premier secrétaire de l’USFP, compte parmi les instigateurs de cet «Appel» destiné à éviter au parti le spectre de la scission arboré par les héritiers du courant du défunt Zaïdi, Ouverture et Démocratie. Mais ce n’est pas de cette oreille que l’actuel Premier secrétaire semble entendre cet appel à la sagesse. Driss Lachgar a arboré le carton rouge face à ses détracteurs en décidant lundi 22 décembre, à l’issue de la réunion hebdomadaire du Bureau politique de l’USFP, la suspension de Chami et Doumou. «Le seul but de cette décision cavalière est de détourner les regards de la colère des militants contre l’unilatéralisme et l’autoritarisme de l’actuelle direction du parti», explique Lakhssassi à Akhbar Al Yaoum.
Abdeljalil Tolémat claque la porteAprès le rejet par Lachgar de l’Appel à l’unité, Abdeljalil Tolémat, cosignataire de cet appel, a démissionné du Bureau politique de l’USFP, dénonçant la «logique de la confrontation» suivie par l’actuel Premier secrétaire. «J’ai le profond regret de vous annoncer ma démission du Bureau politique de l’USFP. Je me suis toujours opposé à l’approche de la confrontation pour régler les problèmes internes au parti», a expliqué ce dirigeant socialiste dans sa lettre de démission, rapportée par Al Massae dans sa livraison de ce vendredi 26 décembre. «Cette approche a renforcé deux tendances au sein du parti, l’exclusion et la séparation», a-t-il relevé en précisant que sa démission ne se veut pas une réaction à la suspension de Chami et Doumou, mais une réponse «à la manière négative avec laquelle l’actuel Premier secrétaire a accueilli l’offre de médiation en vue d’une remise à plat de la crise interne du parti». «L’actuelle direction n’a pas une réelle volonté de trouver un compromis et faire des concessions», a dénoncé Tolémat, en estimant que cette posture est susceptible de renforcer la tendance scissionniste prévalant au sein du camp opposé, Ouverture et Démocratie.
Lachgar, un «rentier» de la politique ?Relevant une «fracture» au sein de l’USFP, après l’éviction des fondateurs du courant Ouverture et Démocratie, Assabah se fait l’écho d’une récente sortie médiatique d’Abdelali Doumou sur les ondes de Radio Atlantic. Selon le député USFP, Lachgar serait la parfaite personnification de «la rente politique» contre laquelle le Roi Mohammed VI n’a eu de cesse de mettre en garde. Réagissant à sa suspension, le parlementaire socialiste a estimé que cette décision apportait, à qui veut bien voir, la preuve de «la déviation de l’actuelle direction de la ligne politique de l’USFP et de son identité». En guise de revanche, l’actuel Premier secrétaire, Driss Lachgar, donne une version quasi-caricaturale du conflit en le réduisant à sa stricte dimension sonnante et trébuchante. «Lachgar accuse nombre de députés USFP de ne pas s’acquitter de leurs obligations financières envers le parti». Vous avez bien lu : «rente politique». Abderrahim Bouabid se serait retourné dans sa tombe.