Dans la crise politique que le PJD vient de déclencher avec ses alliés du PPS au sein du gouvernement, Sâad-Eddine El Othmani a-t-il joué au pompier ou au pyromane? Si ce dernier a jusqu’ici nié être à l’origine de la suppression du secrétariat d’Etat à l’Eau, et donc du remerciement à peine «voilé» de Charafat Afailal, de nouvelles données prouvent le contraire.
Ainsi, le quotidien Al Massae, dans son édition de ce lundi 10 septembre, affirme que le secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, Mohamed Nabil Benabdallah, a reçu un appel téléphonique de «haut niveau» qui ne laisse plus de place à l’équivoque. En décodé, si El Othmani a informé le PPS que la suppression du 3e poste qui lui revenait au sein du gouvernement avait été prise en haut lieu et le dépassait, le démenti n’a pas tardé : c’est bel et bien le chef du gouvernement qui a introduit auprès du cabinet royal la proposition de supprimer le département de l’Eau, rétrogradé en simple direction au sein du super ministère dirigé par le PJDiste Abdelkader Amara.
S’il ne précise ni l’dentité de l’interlocuteur de «haut niveau» qui a téléphoné à Nabil Benabdallah ni le contenu de leur communication, Al Massae rapporte que Charafat Afailal aurait contacté Fouad Ali El Himma, conseiller du roi, et Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, qui lui auraient confirmé que le contenu du communiqué du Cabinet royal, relatif à la suppression du département de l’Eau, était basé sur une proposition introduite par le chef du gouvernement himself.
Les dirigeants du PPS ont été informés par Nabil Benabdallah de ces derniers développements qui risquent d’accélérer la rupture, ou la fin de la collaboration, au sein du gouvernement, des partis du Livre et de la Lampe. Pour le SG du PPS, «toutes les options sont sur la table du Comité central du parti», à qui revient la décision de trancher dans cette affaire.
Cependant, tant au sein du PJD que du PPS, des voix s’élèvent pour demander à El Othmani de divulguer, en toute transparence et honnêteté, les tenants et aboutissants du «dossier de Charafat Afailal». Il y va de la confiance de ses autres partenaires au sein de l’actuelle majorité gouvernementale.