C’est la fronde contre Saâd-Eddine El Othmani, et elle vient même de sa propre majorité. Après les désaccords rapportés dernièrement entre les différents partis formant la coalition gouvernementale au sujet de certains dossiers chauds, c'est aujourd’hui le Mouvement populaire (MP) et ses leaders politiques qui se révoltent contre le chef du gouvernement, l’accusant de sous-estimer la situation sociale actuelle, surtout après la multiplication des protestations dans le secteur de l’éducation.
Dans son édition du mercredi 13 mars, Assabah explique que les leaders du MP pointent principalement du doigt la gestion par Saâd-Eddine El Othmani du dossier des contractuels et le refus des syndicats de la proposition gouvernementale visant une modification de la loi cadre de l’éducation pour permettre l’intégration de cette catégorie d’enseignants dans les Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF).
La même source ajoute que le MP n’a pas apprécié qu’on fasse porter à son ministre, Said Amzazi, la responsabilité de l’échec des négociations avec les syndicats de l’éducation dans le dossier des contractuels. Des leaders du parti accusent même le chef du gouvernement, ainsi que son ministre en charge de la fonction publique, de se cacher derrière Said Amzazi pour ne pas avoir à se justifier quant à l’échec de la gestion de ce dossier.
A ce titre, le journal ne manque pas de souligner que les prémices d’une année blanche deviennent de plus en plus persistants, les derniers pourparlers entre le ministère de tutelle et la Coordination des syndicats de l’éducation n’ayant pas abouti. La tension est même montée encore d’un cran avec des sit-in de plus en plus nombreux et des menaces de grève pouvant s’étaler jusqu’à la fin du mois en cours. Des milliers d’enseignants persistent également dans leur décision de boycotter les cours, ce qui n’est pas sans inquiéter les parents d’élèves qui craignent clairement aujourd’hui le pire pour leurs enfants. La situation est encore plus inquiétante lorsque l’on sait qu'aucune perspective de résolution du conflit n’est perceptible.
Alors, le gouvernement El Othmani réussira-t-il à désamorcer la crise? Mieux, la majorité résistera-t-elle à ces tensions qui ne font que renforcer les désaccords entre ses composantes? Ces questions et tant d’autres deviennent aujourd’hui légitimes dans un contexte où les perspectives pour l’Exécutif, vu sa gestion de certains dossiers chauds, s’assombrissent chaque jour un peu plus.