Covid-19: le Maroc décrie le chantage des Pays-Bas et de la Belgique

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères.

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères. . DR

Revue de presseKiosque360. Lors de la réunion de la commission parlementaire des Affaires étrangères, le ministre Bourita a taclé la Belgique et les Pays-Bas. Ces deux pays ont discriminé les Belges et les Néerlandais d’origine marocaine lors du rapatriement de leurs ressortissants du Maroc.

Le 23/04/2020 à 21h11

Le ministre des Affaires étrangères et des Marocains résidant à l’étranger, Nacer Bourita, a dénoncé la discrimination avec laquelle la Belgique et les Pays-Bas ont traité les Néerlandais et les Belges d’origine marocaine lors de l’opération de rapatriement de leurs ressortissants du Maroc après la fermeture des frontières.

Au cours d’une réunion de la commission des Affaires étrangères et de la défense nationale consacrée aux Marocains bloqués à l’étranger, le ministre a indiqué que dans les 42 vols organisés par la Belgique, aucun Belge d’origine marocaine n’a été rapatrié. Les Pays Bas, ajoute Bourita, ont employé la même ségrégation au cours du dispositif aérien qu’ils ont organisé en 30 rotations, les autorités de ce pays préparant la liste des voyageurs. 

Selon une source qui a assisté aux travaux de cette commission, tenue à huis clos, le ministre a souligné que le Maroc avait accordé toutes les facilités aux pays qui ont demandé le rapatriement de leurs ressortissants, précisant que le nombre de rotations a dépassé 500. Mais, ajoute Bourita en s’adressant aux parlementaires, les Pays Bas et la Belgique ont organisé ces opérations de rapatriement avec une logique politique.

A tel point que les autorités néerlandaises ont demandé à ce qu’un vol en partance d’El Hoceima soit réservé aux binationaux afin d’exercer leur tutelle sur les Marocains qui portent la double nationalité. Et le ministre de tacler, à juste titre, les Pays-Bas en martelant: «Autant dire que ces Marocains bénéficient de la part de cet Etat d’une protection à géométrie variable. Aujourd’hui, cette protection prend la forme d’une discrimination et demain, elle sera employée à d’autres fins…».

En clair, les responsables des Pays- Bas ont toujours utilisé certains Néerlandais d’origine marocaine pour s’attaquer au Maroc en évoquant les droits de l’homme, les libertés et tout le lexique humanitaire. Mais aujourd’hui, ils ont perdu la face en favorisant les Néerlandais de souche à leurs compatriotes d’origine marocaine à un moment aussi grave que celle de la crise épidémiologique. La messe est dite.

Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du vendredi 24 avril, que Bourita a souligné que le Maroc n’a trouvé aucun problème avec la France qui a organisé 180 vols en précisant que son département publierait la liste des vols qui ont transporté les ressortissants étrangers vers leurs pays. Le chef de la diplomatie a tenu à préciser toutefois que le Maroc n’a pas de problèmes avec la Belgique et les Pays-Bas mais qu’il refuse de traiter le sujet de l’évacuation des ressortissants avec une logique politique. D’ailleurs, ajoute le ministre, les responsables belges ont fini par rejoindre à la thèse marocaine en préparant les listes des personnes qui ont des rapports avec ce pays pour des raisons humanitaires.

Le ministre a par ailleurs expliqué aux parlementaires que la décision de fermer les frontières a été prise pour protéger le Maroc de cette pandémie et des personnes en provenance des pays considérés comme des foyers de coronavirus. D’autant, poursuit-il, que les structures sanitaires du royaume ne pouvaient pas absorber les cas en provenance de l’étranger. D’ailleurs, «depuis le 15 mars, personne n’est entré au Maroc et nous avons été fermes dans l’application de cette décision sans exception aucune», conclut le ministre qui répondait à une question des parlementaires sur les 18.000 Marocains bloqués à l’étranger depuis la fermeture des frontières aériennes, maritimes et terrestres du royaume.

Par Hassan Benadad
Le 23/04/2020 à 21h11