Corruption électorale: un élu pris en flagrant délit de distribution d'aides alimentaires

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Revue de presseKiosque360. Dans la région de Safi, un notable local, ancien élu PAM, a été pris en flagrant délit de distribution d'aides alimentaires pendant le mois du Ramadan. Ses adversaires politiques du PAM et du PPS jubilent déjà à l’idée de le voir écarté de leur chemin. Une enquête a été ouverte.

Le 10/07/2016 à 20h53

La première victime du «panier électoral du Ramadan» a été épinglée dans la région de Safi, dans la commune de Sebt Guezoula plus précisément. En effet, un des notables de la région, un ancien élu du PAM qui vient du quitter le parti, a été pris en flagrant délit de distribution d'aides alimentaires pendant le dernier jour du mois du Ramadan, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition du lundi 11 juillet.

Bien entendu, cet entrepreneur et occasionnellement promoteur immobilier, élu à la Chambre agricole de la Région Marrakech-Safi, n’est pas descendu personnellement dans les rues pour distribuer les paniers du Ramadan à la veille de l’Aïd et à quelques mois des élections législatives du 7 octobre. Ses nombreux aides et compères se sont chargés de cette besogne.

La scène remontre à mardi 5 juillet, jour où des habitants de la commune ont surpris un groupe de partisans de ce notable distribuant à des citoyens nécessiteux des bons pour se procurer des produits alimentaires de base contre la remise d’une copie de leur carte d’identité et la signature d’un reçu. Ces «bienfaiteurs» occasionnels ont vite été encerclés, le temps que débarquent les forces de l’ordre qui avaient été alertées entre temps.

Après la fouille de l’un des véhicules utilisés pour l’opération, véhicules qui, soit dit en passant, étaient enregistrés au nom d’une école privée appartenant à la famille du notable, les gendarmes sont tombés sur un lot de copies de pièces d’identité appartenant aux habitants de la commune de Sebt Guezoula qui avaient bénéficié du «panier du Ramadan». 

Après avoir été interrogés par la gendarmerie, les mis en cause ont été remis en liberté. Mais l’affaire n’est pas pour autant close, puisque la justice s’en est saisie. C’est la première fois qu’une telle affaire est portée devant la justice, suite aux fameuses consignes du ministère de l’Intérieur aux autorités locales pour interdire la distribution d'aides alimentaires à des fins électorales pendant le mois du Ramadan. Le fait qu’un ponte des élections locales ait été épinglé a particulièrement suscité l’intérêt des habitants de la région et fait le bonheur de ses adversaires politiques. Le PPS et le PAM, très implantés dans la région, sont particulièrement concernés.

Bien plus, des sources locales, citées par le journal, prétendent que des élites politiques locales appartenant à ces deux partis, le PPS et le PAM, auraient été derrière l’éclatement de cette affaire. Ils auraient, expliquent ces sources, tendu un piège à leur adversaire dans le cadre d’une lutte électorale acharnée.

Par ailleurs, affirme le quotidien, c’est le gouverneur de Safi qui, une fois informé des faits, a contacté le Parquet de la ville. Ce dernier a ordonné l’ouverture immédiate d’une enquête pour s’assurer que cet élu s'était effectivement rendu coupable de corruption électorale. Thami El Masqui, puique c’est de lui qu’il s’agit, vient de quitter le PAM après que ce dernier a décidé d’accorder son accréditation, dans cette circonscription, à l’ancien maire de Safi, Mohamed Karim, qui s’était déjà présenté aux élections locales du 4 septembre sous la bannière du PAM. Mohamed Karim, ancien député de l’Istiqlal, a été déchu de son mandat depuis ces élections, comme d’autres élus, pour avoir changé de couleur politique.

Par Amyne Asmlal
Le 10/07/2016 à 20h53