Des défenseurs des droits de l’Homme à Laâyoune, Agadir et Dakhla estiment, en se basant sur des informations en provenance de Tindouf, que le nombre de personnes atteintes par le coronavirus parmi les Marocains séquestrés dans les camps s’élève à 250 cas. Parmi les malades, certains sont morts dans des conditions affreuses. L’avocat et militant des droits de l'Homme, Youssef Gharib, révèle qu’au moins 17 éléments armés du Polisario ont été contaminés par le Covid-19, près des frontières avec la Mauritanie.
Le pire, ajoute-t-il, c’est que les séquestrés des camps ont été abandonnés à leur propre sort sans prise en charge ni soins, après que les autorités algériennes ont fermé les frontières avec Tindouf dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire. Les personnes atteintes, poursuit l’avocat, vivent dans des camps dépourvus de toute sécurité et de toute protection. Ils ont été installés dans des salles sans protocole d’isolement sanitaire, contrairement à ce que préconise l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mercredi 8 avril, que les statistiques relatives aux foyers de contamination dans le monde excluent les camps de Tindouf où se réfugient une poignée de séparatistes qui séquestrent des citoyens innocents. D’ailleurs, les chiffres actualisés par l’OMS recensent les personnes atteintes par le coronavirus dans toutes les Wilayas d’Algérie, exceptée la région de Tindouf. Me Gharib qualifie d’hérésie sanitaire, dans ces conditions exceptionnelles où un virus mortel sévit dans le monde entier, cet abandon par l’Algérie d’une population en détresse.
Selon les informations en provenance de Tindouf, ajoute la même source, la population vit donc une véritable catastrophe humanitaire. Les personnes contaminées sont livrées à elles-mêmes dans un environnement où il n’existe ni structure sanitaire, ni produits désinfectants, ni respirateurs. La situation est alarmante et il faut appeler la communauté internationale et l’OMS à intervenir pour sauver une population démunie et abandonnée à son sort face à une pandémie ravageuse, conclut le militant des droits de l’Homme.