L’affaire des 500 ressortissants marocains bloqués, comme le rapportait Le360 dans son édition de vendredi 22 janvier, à l’aéroport Houari Boumediene depuis début janvier, prend un nouveau tournant. L’ambassadeur du Maroc en Algérie a été convoqué ce samedi 23 janvier à Alger par le ministre algérien des Affaires maghrébines, Abdelkader Messahel, annonce un communiqué du Département de Ramtane Lamamra, ministre algérien des Affaires étrangères.
Selon le même département, cité par l'Agence de presse algérienne (APS) relayée par le site "Tout sur l'Algérie", il a été question lors de cette «convocation» du «flux massif et inhabituel de ressortissants marocains en provenance de Casablanca à destination de la Libye à travers l’Algérie».
Alger s’est dit, par la voix du ministre Messahel, «étonné par ce flux massif et inhabituel, constaté ces dernières semaines» ! Face à cette situation, les autorités algériennes ont décidé «de permettre, pour cette fois et à titre exceptionnel, le transit des ressortissants marocains actuellement à Alger, détenant des documents de séjour ou de travail en Libye», peut-on lire dans ledit communiqué des Affaires étrangères algériennes.
En revanche, «les voyageurs ne disposant pas de justificatifs motivant leur déplacement en Libye feront, quant à eux, l’objet d’un rapatriement vers leur pays d’origine», relève-ton encore dans le même communiqué.
En ce qui concerne cette dernière catégorie, «l’Algérie mettra à disposition un moyen de transport pour assurer le retour au Maroc de ces ressortissants qui ont bénéficié d’un traitement conforme aux valeurs d’hospitalité du peuple algérien».
Voilà pour ce qui est du communiqué. Maintenant, paraît-il, il va falloir en penser quelque chose. Or, rien. A part que «l’argumentaire» présenté par Alger n’en est pas un. D’abord, les autorités algériennes ne peuvent en aucun se substituer à leurs homologues libyennes qui sont les seules habilitées à décider de l’entrée ou non de ressortissants marocains dont le «délit», semble-t-il, est de vouloir chercher ou reprendre leur travail en Libye après la réconciliation inter-libyenne scellée à Skhirat, sous l’égide des Nations Unies.
A toutes fins utiles, contrairement aux allégations des autorités algériennes, il faut préciser que les ressortissants marocains, au nombre de 500, détiennent des documents de voyage dûment signés et ne sauraient être assimilés à des «émigrés clandestins».
En outre, et comme le rapportait le360 dans sa livraison du vendredi 22 janvier, il y a une allégation infondée colportée par les autorités algériennes à l’encontre des ressortissants marocains, assimilant ce «flux massif» à une tentative de ralliement de Daech en Libye !
Autant d’expédients qui ne tiennent pas la route, et qui s’inscrivent dans le légendaire feuilleton d’animosité qu’Alger nourrit généralement à l’encontre des Marocains. Prétendre que «les ressortissants marocains ont bénéficié d’un traitement conforme aux valeurs d’hospitalité du peuple algérien», cela est tout sauf vrai, comme le certifient bien les sources de Le360.
En somme, un nouvel épisode créé de toutes pièces par Alger autour d’une affaire qui n’aurait pas lieu d’être.